Stéphane Bern propose chaque jour, dans Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, de partir à la découverte de ces expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément connaître leur origine. Mardi, l'animateur nous explique l'origine commune des expressions rouler une pelle, un patin, un palot… Bref s'embrasser avec la langue.
Que vous préfériez rouler une galoche, rouler une pelle, rouler un palot ou rouler un patin, partons avec enthousiasme vers l'univers du french kiss, le fameux "baiser avec la langue". Le patin ici roulé vient du verbe "patiner". En argot français, il signifiait caresser. Et ce verbe trouve en argot un autre synonyme… peloter ! Patin, pelle ou palot, on parle donc bien de la même caresse.
Par ailleurs, les premiers joueurs de tennis, anciennement joueurs du jeu de paume, avaient l'habitude, pour dire qu'ils s'échauffaient, de dire qu'ils "pelotaient en attendant la partie". On voit bien le parallèle entre les amateurs de la balle jaune et les amants fougueux qui, avant les choses sérieuses, n'étaient pas contre un petit tour de chauffe.
Un "baiser à la française" reconnu à l'international
Peloter, s'échauffer donc, a donné "pélot". On disait "rouler un pélot", puis "rouler un palot". Sachant que le pélot vient de "plot", un mot de patois normand qui désignait un gros pieu enfoncé en terre pour y attacher les vaches, quand on n'avait pas de clôture. Une métaphore peu subtile de la langue qui entre en bouche.
A l'international, les pays sont nombreux à reconnaître la spécialité française. En anglais, c'est le fameux "french kiss", le baiser à la française. Aux Etats-Unis, on dit parfois "to play tonsil hockey", jouer au hockey avec les amygdales. On a bien l'image. En Espagne, c’est "meter la lengua hasta el higadillo", "mettre la langue jusqu’au foie". Pas très poétique, certes, mais pas beaucoup moins que "rouler une pelle".