REPORTAGE - «C'est un peu comme une enquête policière» : Pierre-Jean, passionné de généalogie depuis 30 ans
Jusqu’à ce samedi, le Salon de la généalogie pose ses valises à Paris. Un rendez-vous incontournable pour tous les passionnés d’histoire familiale, alors que sept Français sur dix s’y intéressent justement. A cette occasion, Europe 1 a rencontré Pierre-Jean, retraité parisien fan de généalogie.
C’est dans un imposant classeur que Pierre-Jean, aujourd’hui retraité, range le fruit de ses 30 ans de recherches. "Je suis la souche de l'arbre. Sur la gauche, on trouve mon père, et sur la droite, ma mère", explique-t-il, son arbre généalogique entre les mains. En tournant les pages de son classeur, l’ancien ingénieur automobile tombe sur une photocopie déchirée : "Ça, c’est l'acte de mariage de mon grand-père et de ma grand-mère, du côté paternel", relate-t-il.
Une curiosité devenue passion
C’est à partir de ces quelques papiers conservés par la famille que la curiosité de l’homme pour la généalogie naît. A la fin des années 1990, l’homme se met alors à taper son nom… dans le minitel ! "J'ai reçu quelques lignes disant qu’il y avait une dizaine de personnes, abonnées au téléphone qui portaient le même nom que moi”, raconte-t-il. Et de poursuivre : "Je leur ai écrit ! Et je crois que j'ai eu une ou deux réponses".
Le Parisien d’adoption est aujourd’hui parvenu à remonter sa généalogie jusqu’aux années 1630. Pour ce faire, l’homme, à côté de son travail, se déplaçait aux quatre coins de la France, pour fouiller les archives départementales. "J’ai commencé aux archives d’Outre-mer", se rappelle-t-il, avant d’aller dans la Drôme ou encore dans la ville de Blois : "On avait encore accès au papier. On reniflait le bout des doigts, ça sentait le vieux papier qui a 100, 150, 200 ans. Et une fois qu'on a trouvé, on est très content. C'est un peu comme une enquête policière, après on passe à la suite."
Internet, un outil au service de la généalogie
Une suite facilitée par l’arrivée d’internet. "J’utilise un site depuis des années qui s’appelle Geneanet", dit-il, assis devant son ordinateur. Le site est collaboratif et permet ainsi de mutualiser les recherches des passionnés de généalogie. Avec, à la clé, des découvertes surprenantes en ce qui concerne certains cousins éloignés : "Il y a un prix Nobel de littérature : Albert Camus ! Et puis il y a aussi des liens avec Alexandre Villaplane, ancien capitaine de l’équipe de France de football, mais qui a fini avec la Gestapo française." C’est justement ça qui stimule l’ingénieur à la retraite : "C'est vraiment la petite histoire de ma famille qui rejoint la grande histoire".
Malgré l’aide d’internet, le sexagénaire peine à remonter plus loin dans le temps. Il s’est donc fixé un nouveau défi : celui de remonter les ascendances des personnes portant le même nom que lui. Pour peut-être trouver une nouvelle branche à ajouter… à son arbre généalogique !