La gendarmerie la plus photographiée de France - décor des aventures cinématographiques du célébrissime Gendarme de Saint-Tropez - ouvrira dimanche ses portes au public sous la forme d'un musée, a annoncé la Ville de Saint-Tropez. L'inauguration du "Musée de la gendarmerie et du cinéma" se fera sans ses deux principaux protagonistes aujourd'hui décédés : Louis de Funès - alias Ludovic Cruchot, gendarme grimaçant muté à Saint-Tropez - et Michel Galabru - alias l'adjudant Gerber, son supérieur organisateur de vaines chasses aux nudistes.
Un champion du box office. L'inauguration officielle du lieu devrait en revanche avoir lieu samedi avec Patrick Préjean (maréchal des logis dans Le Gendarme et les gendarmettes en 1982), ou encore France Rumilly, connue pour son rôle de la religieuse en cornette Sœur Clotilde qui roule en deux-chevaux. Elle sera accompagné par le cascadeur qui la doublait, Rémy Julienne. Le Gendarme de Saint-Tropez tourné en 1964 (suivi de cinq autres aventures réalisées jusqu'en 1982) fut un champion du box-office et continue encore à faire rire au-delà des frontières françaises : il jouit en particulier d'une immense popularité dans les pays de l'Est, particulièrement en République tchèque et a même été doublé en chinois.
Une attraction touristique. L'ex-gendarmerie désaffectée est un haut lieu du tourisme international dans le village de Saint-Tropez, où l'on fait la queue pour se prendre en photo devant la façade. Cruchot, le plus populaire gendarme de Saint-Tropez, sera bien sûr à l'honneur dans le musée, où les visiteurs tomberont notamment sur un bureau de la gendarmerie des années 60. Un panneau explicatif présentera l'histoire du bâtiment et du corps de la gendarmerie à Saint-Tropez, tandis qu'une salle de projection permettra de présenter la saga des gendarmes, avec des extraits de films et des interviews d'acteurs.
Brigitte Bardot, le monokini et la Nationale 7. Le musée doit aussi rendre hommage à une sélection des quelque 70 films tournés à Saint-Tropez, sans oublier ceux de Brigitte Bardot. L'actrice qui incarna une jeune fille émancipée dans Et Dieu... créa la femme, filmé en 1956 à Saint-Tropez, y acheta deux ans plus tard sa propriété de La Madrague. Un espace du musée sera aussi consacré à la Nationale 7 conduisant à Saint-Tropez, la grande route des vacances encensée dans de nombreux films. Une autre sera consacré au port tropézien à travers les films, baptisé dans les années 50 le "nouveau Saint-Germain-des-Prés" par le monde artistique, occasion aussi d'évoquer le monokini né à Saint-Tropez. L'ancien village de pêcheurs attire chaque année 6 millions de visiteurs de 85 nationalités.