Sting président des Victoires de la Musique : "J'aime la langue française"

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Sting a connu ses premiers succès en France avec Police. © Julio Cesar AGUILAR / AFP
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C.L.
Le chanteur et guitariste britannique Sting se confie sur son amour pour la langue et la culture française au "JDD", avant de présider les 33èmes Victoires de la Musique.

C'est une première qui va réveiller le petit monde de la musique française. Vendredi, Sting présidera la 33ème cérémonie des Victoires de la Musique, un honneur jamais accordé à un artiste étranger jusqu'ici. Mais un choix logique pour cet amoureux de la culture française. "Je parle français comme une vache espagnole. Mais j'aime cette langue, elle possède une musicalité très intéressante à explorer", confie le chanteur et guitariste britannique au JDD.

"Bien vieillir comme un bon vin français". Sur la scène de la Seine musicale, Sting aura la lourde tâche de succéder dans le costume de président à Charles Aznavour. "C'est une sacrée responsabilité. J'ai un immense respect pour l'homme et l'artiste. Il a l'art de faire les choses sérieusement, sans se prendre trop au sérieux et il continue à donner des concerts à 93 ans. J'aimerais bien en faire autant, bien vieillir comme un bon vin français", déclare le rockeur.

De vin français, il était certainement question en octobre 1977 dans "un hôtel glauque d'une ruelle fréquentée par des prostituées, derrière la gare Saint-Lazare". C'est là, dans une chambre louée par les membres de Police, que le chanteur a écrit Roxanne, futur tube dont il a puisé l'inspiration dans les "néons d'un sex-shop" pour les paroles et dans "une vieille affiche de Cyrano de Bergerac" pour le nom de l'héroïne. Dans la pièce d'Edmond Rostand, Roxane est l'amour contrarié de Cyrano. "J'ai imaginé l'histoire d'une fille de rien, très triste, que j'ai appelée Roxanne. La chanson a été écrite en une nuit et elle a changé ma vie", raconte Sting.

Des clubs minables au Stade de France. Le début d'une longue histoire d'amour avec la France. "Police a connu ses premiers succès à Paris. Nous avons joué dans des clubs minables à nos débuts pour finir au Stade de France en 2007". Point d'orgue de cette relation : le concert pour la réouverture du Bataclan en novembre 2016, un an après les attentats meurtriers dans la capitale. "C'est l'un des plus moments les plus émouvants de ma carrière", avoue-t-il. "Transcender l'horreur, c'est le pouvoir de la musique. Je n'oublierai jamais cette soirée. Mais je ne veux plus jamais avoir à la refaire. Jamais…"

Sting aime la France autant que la France aime Sting. Le chanteur est féru de culture française. Côté musique, il dit être fan de Jacques Brel, dont il a repris Ne me quitte pas et Je ne sais pas. Dans les colonnes du JDD, le britannique cite aussi Françoise Hardy, Edith Piaf - "une sorte de Billie Holiday française", Léo Ferré, Plastic Bertrand - "mon punk préféré" - et plus récemment Daft Punk.

Savantes lectures. Côté littérature, Sting ne s'en laisse pas compter non plus. "J'ai lu tout Sartre et Camus. Plus récemment, j'ai lu Soumission de Michel Houellebecq. C'est un auteur controversé mais je n'ai rien vu d'antimusulman", assure-t-il, citant également le Meursault, contre-enquête du Franco-algérien Kamel Daoud. Des lectures qui lui ont donné le goût de la langue française même si, reconnaît-il, sa femme la parle mieux que lui.