Un lapsus au détour d'une interview a relancé les rumeurs autour de l'un des secrets artistiques les mieux gardés : l'un des membres du groupe britannique Massive Attack se cacherait-il derrière le nom d'artiste de Banksy, célèbre auteur de graffitis ?
Banksy ou "Rob" ? C'est le musicien et DJ britannique Goldie qui a rallumé la mèche. Connu pour avoir tagué les murs de Bristol, au Royaume-Uni, dans les années 1980 et 1990 avec son ami et membre fondateur de Massive Attack, Robert Del Naja, le DJ aux dents en or parlait des prix astronomiques que peuvent atteindre aujourd'hui les oeuvres de Banksy lorsqu'il a fait cet apparent faux pas.
"Si on prend une grosse lettre et qu'on la met sur un T-shirt et qu'on écrit Banksy, c'est réglé... On peut le vendre", a déclaré Goldie sur le podcast britannique Distraction Pieces, avant de commettre le désormais fameux lapsus en employant un diminutif courant de "Robert". "Sans vouloir manquer de respect à Rob. Je pense que c'est un artiste brillant, il a bouleversé le monde de l'art". Il a suivi ces mots d'un court silence avant de rediriger l'interview sur la musique.
Un mystère qui fascine. La piste de Robert del Naja a déjà été mentionnée à plusieurs reprises par ceux qui cherchent à tout prix à découvrir qui se cache derrière Banksy, un artiste dont les rares apparitions sont ultra-protégées, toujours à visage et voix masqués. Un journaliste, Craig Williams, avait notamment assuré l'an dernier que plusieurs de ses oeuvres de street art étaient apparues dans des lieux où Massive Attack venait de jouer.
Mais une autre piste prédomine : en 2008, le journal britannique The Mail on Sunday avait conclu, après avoir interrogé des amis, que Banksy était en fait Robin Gunningham, un artiste originaire de Bristol. Connu pour ses fresques mêlant satire et poésie, Banksy a vu sa cote exploser sur le marché de l'art ces quinze dernières années, certaines oeuvres atteignant des centaines de milliers de dollars aux enchères.
Il a récemment réagi au Brexit sur un mur de Douvres, au Royaume-Uni, avec la fresque d'un homme en train de casser une étoile du drapeau européen à coups de burin. Fin 2015, il avait laissé son empreinte en France à l'entrée de la "Jungle" de Calais, où 4.500 migrants vivaient dans la précarité. On y voyait le créateur d'Apple Steve Jobs, lui-même fils d'un immigré syrien, portant un baluchon et un ordinateur.