«Un p'tit truc en plus» : la comédie d'Artus atteint 5 millions de spectateurs en un mois

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avec AFP / Crédit photo : Cine Nomine / Collection ChristopheL via AFP , modifié à
La comédie d'Artus portée par des acteurs en situation de handicap "Un p'tit truc en plus" a passé le cap des cinq millions d'entrées en un mois. "C'est juste dingue ! Merci cinq millions de fois, on vous aime", a indiqué le distributeur du film, Pan.

La comédie d'Artus portée par des acteurs en situation de handicap "Un p'tit truc en plus", plus gros succès de l'année en salles devant "Dune, deuxième partie", a passé le cap des cinq millions d'entrées en un mois, a annoncé son distributeur samedi. "C'est juste dingue ! Merci cinq millions de fois, on vous aime", a indiqué le distributeur du film, Pan, sur son compte Instagram.

Autre exploit, le film sorti le 1er mai dépasse désormais "Astérix et Obélix : l'empire du milieu" de Guillaume Canet, plus gros succès tricolore en salles depuis la crise sanitaire du Covid-19, qui avait attiré 4,6 millions de spectateurs en 2023 avec un budget bien supérieur. 

Une dizaine de comédiens amateurs en situation de handicap

Succès surprise, "Un p'tit truc en plus", signé par l'humoriste et acteur Artus, prend le parti de rire avec les personnes handicapées et non à leurs dépens. Père et fils à l'écran, Clovis Cornillac et Artus y incarnent deux petits malfrats qui se cachent au milieu d'une colonie de vacances pour jeunes porteurs d'un handicap mental, afin d'échapper à la police. Artus se fait passer pour un pensionnaire et Clovis Cornillac pour son éducateur spécialisé. Une dizaine de comédiens amateurs en situation de handicap y donnent la réplique au casting de professionnels, complété entre autres par Alice Belaïdi, apportant ce "p'tit truc en plus" qui avait pourtant rebuté certains producteurs frileux, selon Artus.

Ces succès au box-office sonnent comme une revanche pour cette figure de l'humour, Victor-Artus Solaro de son vrai nom, qui ne pouvait rêver mieux pour son tout premier long-métrage derrière la caméra, à 36 ans. "Dans cette époque un peu anxiogène, c'est un film qui fait du bien" et qui permet de découvrir "une population qu'on ne voit pas souvent", avait estimé le réalisateur pour expliquer cette ruée dans les salles obscures.

Son triomphe rappelle celui du drame "Le Huitième jour" (1996), porté par Daniel Auteuil et l'acteur trisomique Pascal Duquenne, et s'inscrit dans la lignée des cartons d'"Intouchables" (2011), avec Omar Sy et François Cluzet, et de "La famille Bélier" (2014), avec la chanteuse Louane. "Intouchables" ressortira d'ailleurs en salles en français et sous-titré en anglais le 31 juillet, a annoncé Gaumont vendredi, à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, qui débutent le 26 juillet.

Avec 19,5 millions de spectateurs en France et 51 millions dans le monde, le long métrage d'Eric Toledano et Olivier Nakache est le 3e plus gros succès du box-office en France, derrière "Titanic" (1997, 22,3 millions d'entrées) et "Bienvenue chez les Ch'tis" (2008, 20,5 millions).

"Marches accessibles"

Les associations œuvrant pour les personnes en situation de handicap ont également bien accueilli "Un p'tit truc en plus", estimant qu'il représente une petite "pierre" bienvenue pour essayer d'améliorer leur situation. En marge du Festival de Cannes, où l'équipe du film a fait une flamboyante montée des marches le 22 mai, des personnalités du cinéma (Léa Drucker, Alexandra Lamy, Eric Toledano ou Olivier Nakache) ont signé une tribune, sur le site de Libération, pour une "réforme du statut des intermittents du spectacle, en direction des artistes handicapés", au cinéma et à la télé.

Mais le chemin de l'intégration reste encore long. Lors de la montée des marches, Artus a dû porter l'un de ses comédiens, Sofian Ribes, qui se déplace au fauteuil roulant. "Cela n'est plus acceptable de voir ce genre d'images, c'est une atteinte à la dignité de la personne que de devoir se faire porter jusqu'en haut", a réagi la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Fadila Khattabi, dans le journal Nice-Matin. "L'année prochaine, les marches devront être accessibles aux personnes en situation de handicap. Ça n'est pas à elles de s'adapter à la société, c'est à la société tout entière de s'adapter à elles", a-t-elle insisté.