Le tableau Judith et Holopherne, attribué au Caravage et qui devait être mis en vente aux enchères jeudi à Toulouse, a été cédé de gré à gré à un acheteur étranger, a indiqué mardi la maison de ventes Labarbe. Le tableau, "estimé de 100 à 150 millions d'euros", va "donc quitter le sol français", souligne un communiqué de presse de la maison de ventes.
L'accord "est couvert par un engagement de confidentialité pour ce qui concerne le prix et l'identité de l'acheteur", a précisé la maison toulousaine Labarbe, qui avait découvert la toile dans un grenier toulousain, en 2014. "Nous avons reçu une offre qu'il était impossible de ne pas transmettre aux propriétaires du tableau. Le fait que cette offre provienne d'un collectionneur proche d'un grand musée a convaincu le vendeur de l'accepter", souligne dans le communiqué l'expert en tableaux français, Eric Turquin, à qui l'oeuvre avait été soumise quelques jours après sa découverte. "Nous avons le devoir d'accepter la décision de notre client vendeur", ajoute le commissaire priseur Marc Labarbe.
L'authenticité du tableau a divisé les experts
Après sa découverte, l'État français avait classé en 2016 la toile 'trésor national', empêchant sa vente à l'étranger jusqu'en novembre 2018. Mais l'État avait finalement laissé s'écouler le délai au cours duquel il pouvait l'acquérir. Le manque de certitude sur son authenticité a notamment joué dans la décision de l'État de ne pas se porter acquéreur.
Car l'authenticité du tableau a divisé les experts internationaux. Si la plupart d'entre eux y voyaient la main du Caravage, le grand maître du clair-obscur, d'autres ont émis des doutes, y voyant une copie du peintre flamand Louis Finson (1580-1617) qui a peint plusieurs toiles dans le style caravagesque.