Vendredi soir, lors des 33e Victoires de la musique, il se présente comme le favori de la soirée avec trois nominations. Le rappeur Orelsan, qui a fait son grand retour solo en 2017, avec son album La fête est finie, est cité dans la catégorie "Création audiovisuelle" (clip), "Album de musiques urbaines de l'année" et "Artiste masculin de l'année". Focus sur un artiste qui semble déjà avoir réussi son pari.
Un retour triomphal. Depuis Le chant des sirènes en 2011, ses fans attendaient son retour en solo. Entre temps, il y a bien sûr eu le groupe Casseurs Flowters, avec son ami et rappeur Gringe. Un film aussi, Comment c'est loin, et une mini-série, Bloqués, diffusée sur Canal+. Mais l'artiste a surpris tout le monde en annonçant, à travers la publication du clip Basique, la sortie d'un nouvel album pour octobre 2017 : La fête est finie.
Quatorze titres où, "pour la première fois, j'ai des convictions", confiait Orelsan à Europe 1 lors de la sortie du projet. Un album à l'allure plus mature, "plus adulte", de son propre aveux. Sans opérer de virages artistiques radicaux, Orelsan s'est tout de même trouvé une seconde peau. Dans son disque, il propose d'ailleurs des collaborations avec des artistes aussi éclectiques que Maître Gims, Nefkeu, Stromae ou encore Dizzee Rascal. Un projet qui a plu au public, puisque l'album affiche aujourd'hui 370.000 ventes, pouvant ainsi se targuer d'être certifié disque de platine et de figurer parmi les opus les plus vendus de l'année.
Un retour d'autant plus admirable qu'il s'inscrit dans un univers du rap jeu toujours plus concurrentiel, qui a bousculé les ventes de disques cette année, avec des rappeurs très vendeurs comme Damso (380.000 exemplaires), Niska (335.000 exemplaires) ou encore PNL (318.000 exemplaires). Au sein de ces nouveaux visages du genre, "l'ancien" a su faire sa place.
Une aura qui dépasse le milieu du rap. Le temps de la polémique de la chanson Sale Pute (2009) semble bien loin aujourd'hui. Ce dernier titre avait suscité une forte polémique en raison des paroles de la chanson, très dures et violentes à l'encontre d'une petite amie fictive. Une affaire qui a fini par aboutir, après des années de procédures judiciaires, sur une relaxe pour l'artiste en 2016.
Aujourd'hui, Orelsan suscite l'intérêt des médias généralistes pour autre chose que ses frasques judiciaires ou des polémiques. L'Obs, Paris Match, Le Monde ou encore BFM s'intéressent au phénomène musical, le décryptent. Une nouvelle image, qui fait même dire au Figaro qu'Orelsan "met tout le monde d'accord, de l'ado admirateur de ses rimes aux parents qui retrouvent en lui l'héritier d'une chanson française insolente et mal peignée".
Vendredi soir, Orelsan pourrait donc repartir avec trois distinctions venues du monde professionnel. Un adoubement de ses pairs en plus de celui du public, qui devrait d'ailleurs se presser en masse à l'occasion de la tournée des Zéniths organisée jusqu'au 28 mars. Orelsan a déjà gagné : la fête commence à peine.