Forte d'une carrière de 21 films, Virginie Efira est mercredi à l'affiche d'Un homme à la hauteur aux côtés de Jean Dujardin. Pour l'occasion, elle était l'invitée d’Isabelle Morizet, dimanche, dans Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.
Etre Belge, "un certain complexe et une liberté". De ses rêves de notoriété à 12 ans, Virginie Efira a d'abord coché la case "télévision" en Belgique, où elle devient une valeur sûre. Mais comme beaucoup de stars belges - Cécile de France, Jacques Brel, Benoît Poelvoorde notamment -, elle fait ses valises pour la capitale française. La Belgique ? "Un trop petit pays, divisé en deux langues, qui n'a pas d'identité nationale réelle, une identité en creux. On a la même culture populaire qu'en France, sauf qu'on sait que l'on n'a pas la même histoire. Pas la Révolution, Balzac, Napoléon sur nos épaules. Donc, il y a un léger complexe et une certaine liberté aussi", analyse la comédienne. Elle devient donc une Belge à Paris, d'abord pour présenter la météo... avant de reprendre la présentation de Nouvelle Star sur M6, dans sa période de gloire.
Elle avait ravalé ses envies de cinéma. Pourtant, Paris n'a pas tous les attributs du Graal au départ. Pendant un an ou deux, elle souffre de solitude. "Paris et Bruxelles ont des cultures très similaires. Mais Paris est une plus grande ville, avec une individualisme plus fort, plus de rapidité. C'était d'autres codes amoureux, amicaux. Cela prend du temps de rencontrer des gens." Néanmoins, elle s'adapte et devient connue dans l'Hexagone, en ayant un peu replié ses rêves de cinéma. Le sursaut survient en 2008. "Il y avait d'autres choses que j'avais envie de faire." Elle choisit alors de "s'octroyer des autorisations." Avant ce grand saut dans le cinéma, elle passe par Canal + où elle avoue avoir fait une émission (Canal Presque) "humoristique très peu humoristique."
Un film qui pose la question du regard social. Ce naufrage aurait pu la couler mais elle rebondit et gagne petit à petit confiance, sur une pièce de théâtre puis sur grand écran. De comédie en comédie, elle joue des rôles de plus en plus mélancolique pour arriver ce mercredi à l'affiche d'Un homme à la hauteur. Une comédie aussi, mais qui pose la question du regard social sur un couple. A 39 ans, elle joue une brillante et belle avocate d'1,75 m qui rencontre et tombe sous le charme d'Alexandre (Jean Dujardin), qui culmine à 1,36 m. Une histoire qui montre aussi que malgré le désir d'ouverture, il est toujours difficile de se détacher du schéma qui dicte ce que devrait être un idéal, que ce soit pour une histoire d'amour ou pour un homme ou une femme.