Gwendal Oulès tient la librairie "Jeunesse Récré", au Mans, une librairie de quartier, et il n'en peut plus de crouler sous l'avalanche de livres. Le libraire ne peut pas tous les proposer à sa clientèle, alors il faut continuellement faire de la place pour les nouveaux arrivants. Les autres repartent chez l'éditeur. Résultat : le coût écologique est terrible. Mais surtout, la durée de vie d'un livre est trop courte pour le défendre correctement.
Les éditeurs, avant 2019, avaient un peu réduit la voilure, mais l'engouement post confinement a créé un effet d'aubaine et la surproduction a repris.
La question du label "Librairie indépendante de référence"
Gwendal Oulès signe une tribune dans la revue spécialisée Livres Hebdo pour alerter le secteur. "Il y a des limites", confie Gwendal Oulès. "Il y a des choses que je ne souhaite pas faire, que je ne peux pas faire. Je ne vois pas pourquoi on demanderait aux libraires d'être le plus exhaustif. Un libraire, c'est quelqu'un qui est là pour faire entendre lui aussi une forme de ligne éditoriale, pour pouvoir créer un lien unique, particulier, intense avec sa clientèle."
La difficulté, c'est qu'une librairie doit proposer entre 6.000 et 10000 références pour obtenir le label de "Librairie indépendante de référence" (LIR) et les subventions qui vont avec.