"Je vote Vert depuis les années 1970, et je peux vous dire que l'on n'a pas fait le job, les politiques n'ont pas été à la hauteur". Invité de la matinale de Nikos Aliagas ce vendredi, le photographe Yann-Arthus Bertrand est revenu sur son immense parcours dans une exposition intitulée Legacy. L'occasion d'évoquer l'une de ses préoccupations majeures : l'héritage que l'on va laisser à nos enfants.
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"Croire que les politiques vont changer le monde, c'est croire au père Noël", tacle le photographe au micro d'Europe 1. "Ils essayent - et je pense qu'ils le font avec sincérité - mais ils sont prisonniers d'un système qui va à l'opposé de ce qu'on devrait faire. Je voudrais que les écolos, pour une fois, se réunissent tous ensemble. Les Hulot, les Cohn-Bendit, les Jadot... qu'on soit tous ensemble au lieu de faire ce jeu politique ridicule", estime le chevalier de la Légion d'honneur.
La "religion de la croissance"
Le "système" dont parle Yann-Arthus Bertrand n'a rien de mystique, il s'agit tout simplement de... la croissance. "On se bat depuis 20 ans avec les ONG, mais à quoi est-ce qu'on a servi ? Pas grand-chose, on a rien changé à notre façon de vivre. On vit dans cette religion de la croissance, on dépend tous de ça, mais ce n'est pas bon pour l'environnement", analyse-t-il. "Nous devons nous alléger, consommer moins. Apprendre à vivre mieux avec moins est très difficile", reconnaît le réalisateur. "C'est la croissance qui paye les hôpitaux, l'éducation de nos enfants, les routes...Mais ce n'est pas un système vertueux, il nous en faut un autre, c'est une révolution presque spirituelle dont nous avons besoin".