Mardi était une journée importante pour les salariés de SFR. Syndicats et directions étaient reçus par Myriam El Khomri, pour discuter du plan de 5.000 départs volontaires prévus par la direction avant 2019.
Un plan en deux temps. Selon ce plan ce sont, dans un premier temps, 1.000 personnes qui vont partir au sein de deux filiales de distribution, et ce dès septembre. En juillet 2017, ce sera plus conséquent : la direction souhaite voir partir 4.000 salariés en départ volontaire. "On ne comprend pas la stratégie de Monsieur Drahi", déplore au micro d'Europe 1 Abdelkader Choukrane, de l'Unsa, premier syndicat chez SFR. "À part réduire les coûts et être dans une logique financière pure, on a du mal à comprendre où il veut aller pour les clients et pour l'emploi", renchérit le syndicaliste.
Pas de licenciements avant 2017 ? Les négociations durent déjà depuis trois semaines. Pour l'heure, la direction propose un plan de départs via lequel le salarié toucherait deux à trois mois de salaire par année ancienneté. Elle s'engage, également, à n'effectuer aucun licenciement avant 2019. Mais l'accord n'est pas encore signé.
"Ce qui est sur la table aujourd'hui, c'est de pouvoir détendre le calendrier, y compris en allant jusqu'à 2019 avec pas de licenciements secs", détaille Isabel Lejeune-To, secrétaire nationale de la CFDT-F3C. Mais "ce n'est pas encore fait", confirme-t-elle. "Aujourd'hui, on n'est absolument pas sûr que la négociation aboutira" et, "si le texte qui est sur la table n'est pas signé, la direction reprendra toute sa liberté", a-t-elle poursuivi.
Tout en confirmant l'engagement à ne pas faire de licenciements jusqu'en 2019, le représentant de la CGT-FAPT, Frédéric Retourney, a mis en doute les intentions de la direction: "quand on nous dit 'pas de licenciements' alors que sur les 18 derniers mois, il y a eu 1.200 départs, alors comment on peut faire confiance ? On sait très bien que les méthodes de départs volontaires, c'est contraints et forcés pour la majorité des salariés".