La Cour de justice de la République (CJR) a finalement retenu les qualifications de "complicité de faux" et "détournement de biens publics". Elle a ouvert jeudi une enquête sur Christine Lagarde à propos d'un arbitrage en faveur de Bernard Tapie dans l'affaire Adidas en 2008, à l'époque où elle était encore ministre de l'Economie.
Allers-retours entre Washington et Paris
La nouvelle patronne du FMI, qui s'est installée à Washington le 5 juillet dernier, peut d'ores et déjà s'attendre à faire de nombreux allers-retours entre les Etats-Unis et Paris. Christine Lagarde va en effet devoir répondre aux convocations des juges, qui devraient être nombreuses.
Trois hauts magistrats composent la commission d'instruction de la Cour de justice de la République. Et seule cette commission a le pouvoir d'enquêter sur des faits imputables à un ministre dans l'exercice de ses fonctions. Dans quelques jours, le Parquet général de la Cour de cassation va donc rédiger un réquisitoire introductif pour saisir cette commission, afin de démarrer l'enquête dès la rentrée.
Mise en examen à l'automne ?
Christine Lagarde devrait donc être interrogée. Et les juges pourraient la mettre en examen assez rapidement. Peut-être dès cet automne.
Au total, l'enquête et les vérifications pourraient durer 18 mois. Ensuite, les magistrats décideront si Christine Lagarde doit être jugée devant la CJR ou si elle doit bénéficier d'un non-lieu.
Présumée innocente
Pendant toute la procédure, l'ancienne ministre de l'Economie reste évidemment présumée innocente. Et juridiquement rien ne l'empêche de rester à la tête du FMI.