Les pays de la zone euro pourraient se voir accorder un délai supplémentaire pour atteindre leurs objectifs de réduction des déficits si les perspectives de croissance se détériorent, laisse entendre le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn, dans une lettre aux ministres des Finances. Cette missive a été rendue publique juste après les déclarations du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, reconnaissant pour la première fois que la France ne parviendrait pas cette année à ramener son déficit à 3% du produit intérieur brut (PIB).
Les statistiques publiées jeudi ont en outre montré que l'économie française et l'économie allemande s'étaient contractées plus qu'attendu au quatrième trimestre 2012, ce qui augure d'un début d'année plus difficile pour l'ensemble de la zone euro. Pour Olli Rehn, si certains pays peinent à atteindre leur objectif de déficit nominal, il faut accorder la priorité au déficit structurel, qui permet d'exclure l'impact du cycle économique. "Si la croissance se détériore de manière inattendue, un pays doit se voir accorder un délai supplémentaire pour corriger son déficit excessif, à condition qu'il ait fourni l'effort budgétaire structurel convenu", écrit-il dans sa lettre.