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Déficit : la Cour des comptes met la France en garde contre un décrochage

Europe 1 avec AFP . 1 min
Dans son rapport 2017, la Cour des Comptes pointe notamment le coût de l'échec de l'écotaxe et estime l'objectif du gouvernement en matière de déficit très difficile à tenir.
Dans son rapport 2017, la Cour des Comptes pointe notamment le coût de l'échec de l'écotaxe et estime l'objectif du gouvernement en matière de déficit très difficile à tenir. © AFP

Face à une dépense publique "en roue libre", la Cour des comptes a mis jeudi la France en garde. La trajectoire de réduction du déficit public doit être respectée au risque sinon de "durablement décrocher" des autres pays européens. Le déficit est attendu aux alentours de 6% du PIB en 2024.

La Cour des comptes a mis jeudi la France en garde face à une dépense publique "en roue libre" : la trajectoire de réduction du déficit public doit être respectée au risque sinon de "durablement décrocher" des autres pays européens.

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Deux dérapages

Après deux dérapages du déficit public, à 5,5% du PIB en 2023 et environ 6% attendus en 2024, le gouvernement souhaite le ramener à 5,4% cette année et passer sous le plafond maximal européen de 3% en 2029, avec deux ans de retard sur les prévisions initiales et bien après les autres pays de la zone euro. "Le dérapage du déficit public depuis deux ans place la France au pied du mur", a prévenu la Cour des comptes dans un rapport.

"En dépit de ses faiblesses, il est crucial de respecter cette trajectoire sous peine de voir la France décrocher de ses partenaires européens", a-t-elle ajouté: "tout retard supplémentaire rendrait les ajustements indispensables encore plus importants et difficiles". La réduction du déficit en 2025 "repose exclusivement sur des prélèvements obligatoires plutôt que sur des efforts globaux d'économies, le coeur de la dépense continuant de progresser à un rythme proche de sa tendance d'avant-crise", a relevé la Cour.

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La situation reste très délicate en 2025

En outre, près de la moitié des hausses de prélèvements prévues dans le budget ont un caractère "temporaire", comme la surtaxe sur les entreprises. En 2024 déjà, la progression de la dépense publique s'est révélée problématique, selon elle. Le dérapage du déficit l'an dernier s'explique par des recettes décevantes, mais surtout "une dérive du coeur de la dépense publique", masquée par l'extinction progressive des soutiens de crise. Cette dépense "en roue libre" a progressé plus vite que la croissance.

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La situation reste très délicate en 2025. En cas de croissance ou d'ajustement moins favorables que les prévisions gouvernementales, seule la moitié de l'effort de 110 milliards d'euros nécessaire pour réaliser la trajectoire d'assainissement des finances publiques pourrait être mise en oeuvre. En conséquence, le ratio d'endettement s'envolerait au-delà de 125% du PIB en 2029, et jusqu'à presque 130% en 2031, loin des objectifs inscrits dans le plan budgétaire et structurel à moyen terme présenté à la Commission européenne (respectivement 115,8% et 113,5% du PIB).

La charge de la dette, qui grève déjà les finances publiques, doublerait presque à 112 milliards d'euros en 2029, devenant le premier budget de l'Etat "loin devant l'Education nationale".