9 août 2007- 9 août 2012. La crise mondiale a fait irruption il y a cinq ans exactement. A partir de cette date et jusqu’à aujourd’hui, les piliers du capitalisme financier ont été ébranlés, à tel point que de nombreux experts n’hésitent plus désormais à parler d’un "effondrement" de ce système.
Cette date "anniversaire" est l’occasion de retracer les dates-clé de ce sombre quinquennat :
• 2007 : LES ORIGINES DE LA CRISE
Le 9 août 2007, la banque BNP Paribas annonce dans la matinée le gel temporaire de trois de ses fonds partiellement investis dans des titres adossés à des subprimes, ces crédits immobiliers américains à risque. C’est le point de départ de la crise des subprimes, qui touche à la fois les foyers américains et les banques ayant investi dans les établissements prêteurs.
Trois mois plus tard, le PDG de Merryl Lynch, Stanley O’Neal, est le premier grand patron à faire les frais de cette crise. Il quitte son poste après la publication de pertes très élevées, liées à l’investissement dans des crédits dits toxiques.
• 2008 : LES BANQUES TOUCHÉES
Contaminés par la crise des subprimes, les établissements bancaires enregistrent de lourdes pertes en 2008. Le 17 février, la banque britannique Northern Rock est privatisée pour éviter le dépôt de bilan.
D’autres ne sont pas sauvées. C’est le cas emblématique de Lehman Brothers, l’un des établissements financiers les plus importants de Wall Street dont la chute survient le 15 septembre 2008. Le refus du Trésor américain de lui venir en aide provoque une contagion de la crise au niveau international.
Neuf mois plus tôt, la Société générale a pour sa part annoncé une perte record de 4,9 milliards d’euros.
Les Etats, les banques centrales et les institutions financières internationales se mettent en branle pour renflouer les banques. La France, la Belgique et le Luxembourg se mobilisent pour avancer de l’argent et tenter de sauver Dexia, qui sera finalement démantelée trois ans plus tard.
• 2009 : LES PAYS A LEUR TOUR DANS LA TOURMENTE
Les banques ayant frôlé le dépôt de bilan et l’économie tournant au ralenti, c’est au tour des Etats de souffrir. En Europe, la Grèce et l’Irlande, dont la gestion est la plus hasardeuse, sont menacées au premier chef.
En octobre, le Premier ministre grec Georges Papandréou relève la prévision du déficit public du pays pour 2009 à 12,7% du PIB (contre 6% prévus initialement en raison d’une vaste fraude comptable). En décembre, les agences de notation dégradent la note de la Grèce.
Un an et demi plus tard, le 5 août 2011, l’agence de notation Standard & Poor’s abaisse pour la première fois depuis sa création la note de la dette publique des Etats-Unis de AAA à AA+.
En janvier 2012, neuf pays de la zone euro voient leur note dégradée.
• 2010 : LES ETATS SE MOBILISENT POUR RESISTER
Les Etats volent d’abord au secours des banques. En France, l’Etat annonce en novembre 2009 un plan de soutien au secteur bancaire de 360 milliards d’euros. Puis, en octobre 2009, les 15 pays de la zone euro adoptent ainsi un plan d’aide aux banques européennes, accompagné de mesures à adopter au plan national.
Les dettes des pays sont à leur tour contaminées par la crise. Le 2 mai 2010, les responsables européens se mettent d’accord sur un premier plan d’aide à la Grèce de 110 milliards d’euros, accompagné de mesures d’austérité. Il sera suivi de deux autres plans.
Un plan de sauvetage européen est mis en place en octobre 2010 pour l’Irlande. Il prévoit l’octroi de prêts allant de 80 à 90 milliards d’euros. Partout en Europe, l’austérité devient la règle. En octobre 2011, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) est créé. En France, d’août à novembre 2011, deux plans de rigueur sont mis en place.
• 2011 : LA ZONE EURO JOUE SA SURVIE
L’austérité devient progressivement concrète. En Grèce, le pays le plus touché de la zone euro, plusieurs manifestations dégénèrent en affrontements. Le 23 février 2011, les Grecs organisent une grève générale contre l’austérité.
Les sommets européens se succèdent de leur côté pour sauver l’Irlande et la Grèce, dont les faiblesses sont exploitées par les marchés pour continuer à gagner de l’argent. Le 21 novembre 2011, l’Union européenne vote un plan d’aide à l’Irlande de 85 milliards d’euros.
Les rumeurs de la sortie de la Grèce de la zone euro se multiplient et, après l’élection de François Hollande, les positions franco-allemandes sur le sujet apparaissent de plus en plus divergentes. En février 2012, le troisième plan de sauvetage est toutefois adopté.
L’Espagne est à son tour menacée et une recapitalisation du secteur bancaire est adoptée lors d’un sommet européen en juin 2012 à hauteur de 100 milliards d’euros.