Que va décider l’Union européenne pour tenter de mettre fin à la spirale économique et financière dans laquelle est tombée la Grèce ? Si des réponses ne doivent être apportées que jeudi lors du sommet des responsables de la zone euro, un document préparatoire que s'est procuré l'agence Reuters permet d’esquisser les grandes lignes.
Les Européens envisagent trois options principales en vue d'associer les créanciers privés au nouveau plan de sauvetage de la Grèce. Un recours aux établissements bancaires d’autant plus incontournable que les banques sont les premières à avoir accepté de prêter de l’argent à la Grèce sans vérifier dans le détail la santé financière du pays. Ayant compensé leurs défaillances, l’UE leur rappelle désormais leurs obligations.
Option n°1 : racheter la dette grecque
La première option s'appuierait sur un rachat de dette grecque et un rehaussement de crédit ("credit enhancement") pour le secteur privé. Ce scénario s’appuie sur deux mécaniques : d’un côté, pays européens et banques rachètent la dette grecque. De l’autre on confie les demandes d’argent frais de la Grèce à un organisme financier solide qui, lui, emprunte de l’argent à des taux bien plus intéressants.
Mais une telle solution présente un risque de taille : épargnée par la pression des banques et bénéficiant d’un nouveau canal de financement, la Grèce pourrait "faire défaut", c’est-à-dire ne jamais rembourser, au détriment des Européens ayant racheté sa dette.
Option n°2 : reporter le problème à plus tard
La deuxième solution consisterait à privilégier le roulement de la dette, "rollover" dans le jargon économique. Option privilégiée par la France, ce scénario vise à donner du temps à la Grèce en rallongeant l’échéance à laquelle elle devra rembourser ses prêts.
Problème : cette option ne fait que reporter dans le temps les problèmes de la Grèce, sans pour autant les régler. Cette solution mettrait le pays à l'abri du contexte actuel, les craintes des marchés financiers accentuant les difficultés de la Grèce. Mais même lorsque la pression serra retombée, la Grèce conserva ses problèmes structurels.
Option n°3 : taxes et mutualisation
Le troisième scénario envisagé est un mix de plusieurs outils. L’UE taxerait le secteur financier pour lui faire payer ses erreurs de gestion avec la Grèce. Un scénario que rejettent bien évidemment les banques européennes.
Dans le même temps, le Fonds européen de stabilité financière, qui sert de cagnotte collective en cas d’urgence, ferait office de banque pour les pays en difficulté. Il proposerait alors des prêts à des taux plus bas et avec des échéances plus longues.