De plus en plus de pays intègrent dans leur PIB les activités illégales : drogue et prostitution notamment. La Grande-Bretagne a ainsi emboîté le pas à l'Italie. L'Espagne et la Suède ont également adopté ce calcul, suivant une recommandation de l'institut européen de la statistique. Eurostat voudrait en effet que tous les pays de l'Union adoptent le procédé avant septembre. La France, elle, traîne des pieds.
L'Insee pas motivé. L'Insee est en effet réservé sur cette méthodologie. L'institut de statistiques français estime que dans certains cas, le consentement d'une des parties du "commerce" n'est pas au rendez-vous (par exemple dans le cas de prostituées mineures, en situation d'esclavage moderne). Selon l'Insee, ses activités ne peuvent donc être prises en compte dans le calcul de la richesse nationale.
>> À combien se chiffrent les apports potentiels pour le PIB ?
3 milliards pour la drogue. Prenons d'abord le cas de la drogue. Le trafic de cannabis, héroïne et cocaïne représente un chiffre d'affaires de l'ordre de 3 milliards d’euros par an, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
Entre 1 et 3 milliards pour la prostitution. Pour la prostitution, on est également sur un ordre de grandeur de 3 milliards d'euros, selon la Fondation Scelles, qui lutte contre la prostitution, en lien avec le ministère de l'intérieur.
Mais ce chiffre est contesté. La Fondation considère ainsi qu'il y a 20.000 prostituées en France, qui reçoivent 10 clients par jour, pour un prix moyen de 50 euros. Et qu'elles travaillent 300 jours par an. Mais ce calcul est rejeté par d'autres sources policières, qui évoquent plutôt le chiffre d'un milliard d'euros.
0,3% de PIB. Si l'on prend l'hypothèse haute, on arrive donc à 6 milliards d'euros prostitution et drogues confondues. Or, 6 milliards constituent environ 0,3 points de PIB. Pas de quoi faire décoller la croissance française, ni réduire de manière significative notre déficit, donc.
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