La nouvelle a ravi les marchés : la banque HSBC a annoncé lundi qu'elle allait supprimer 30.000 postes dans le monde… après avoir enregistré un bénéfice semestriel en hausse de 35%. Résultat, l’action HSBC a bondi de 5%.
La banque britannique a réalisé 6,2 milliards d'euros de bénéfice semestriel. Tout en sobriété, le directeur général Stuart Gulliver s'est donc félicité de "bons résultats dans un environnement difficile" et a estimé que les mesures d'économies étaient "un pas dans la bonne direction sur un chemin encore long".
HSBC licencie 10% de ses effectifs
Par "mesures d'économies", il faut entendre suppressions de postes : la banque va remercier environ 10% de ses effectifs au cours des deux prochaines années. Des licenciements que la banque justifie par le redéploiement de son réseau en direction des pays émergents.
L’Europe va donc supporter une bonne partie des suppressions de postes, avec 672 licenciements en France, d’après les informations obtenues par Europe 1. La banque a d’ailleurs annoncé dimanche la cession de 195 de ses banques de détail aux Etats-Unis contre environ 700 millions d’euros.
HSBC se retire progressivement de pays jugés peu porteurs, comme la Russie, la Pologne ou les Etats-Unis, afin de concentrer ses efforts sur l'Asie et l'Amérique latine où elle a enregistré "une croissance à deux chiffres".
Les marchés applaudissent la préservation des marges
Si elle se distingue par l'ampleur des réductions d'effectifs, HSBC ne fait pourtant que suivre la politique de ses concurrents. Lloyds Banking Group, Intesa Sanpaolo, Credit Suisse ou encore Bankia multiplient, eux aussi, les suppressions de postes dans l'espoir de préserver leurs marges.
Malgré la crise, les actionnaires ont en effet demandé le maintien des dividendes à leur niveau d’avant-crise. Les banques doivent donc maintenir leurs marges et tranchent dans les effectifs pour satisfaire à cette exigence. Résultat, les marchés ont applaudi l’annonce d’HSBC et fait bondir l’action de 4,5% en milieu de journée : ils ne s’attendaient "qu’à" la suppression de 15.000 postes.
Les banques pourtant sommées de se réformer
Le directeur général de HSBC n’a pourtant pas évoqué les exigences des actionnaires pour justifier son annonce, insistant sur "le poids des nouvelles réglementations", prises dans le sillage de la crise financière.
Ces nouvelles règles obligent, entre autres, les banques à accroître leurs fonds propres pour limiter les risques de faillite. Une réforme nécessaire, les banques ayant multiplié les investissements "hors bilan" pour contourner les règles existantes, censées leur éviter tout comportement à risque.