8.200 traders ont reçu, en moyenne, 242.000 euros de "bonus" en 2009. C’est ce que révèle le rapport du contrôleur des rémunérations des professionnels de marché, Michel Camdessus, publié vendredi. Globalement, ce sont 3 milliards d’euros de rémunérations variables qui ont ainsi été versées par les banques françaises. Quatre établissements ont distribué en particulier cette grosse enveloppe : BNP Paribas, Crédit Agricole, Natixis et la Société générale.
Le profil gagnant est un homme de 41 ans
Homme, 41 ans, 9 ans d'ancienneté en moyenne : c'est le profil type des 400 professionnels des marchés qui ont reçu une rémunération variable la plus importante établi par Michel Camdessus dans son rapport. Dans ce milieu, les femmes sont extrêmement dénigrées : seuls 5% des professionnels des marchés sont des femmes. La majorité est basée à Paris (40%), les autres sont à Londres (26%) ou New-York (16%) principalement. Les meilleurs traders touchent entre 100.000 euros et 10 millions d’euros.
En 2009, les 100 meilleurs traders des banques françaises ont touché au moins 1,7 million d’euros. 50 d’entre eux ont au moins reçu 2,5 millions d’euros, dévoile le contrôleur.
Une facture globalement en baisse
Le rapport note également que la totalité des bonus distribués pour l’année 2009 est largement plus importante que l’enveloppe répartie l’année précédente. La raison ? 2008 a été marquée par la crise et par conséquent "par de très mauvais résultats pour les banques", analyse le document de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI). La tendance est inversée, si l’on compare l’ensemble des rémunérations variables de 2009 à 2007. Il s’agit d’une année d’avant-crise et donc d’une "référence plus pertinente" pour Michel Camdessus.
Cette baisse s’explique, selon le rapport, par les nouvelles règles imposées par les banques françaises, notamment aux nouveaux contrôles mis en place par les gouvernements et les obligations de transparence des établissements. Le document estime que ces nouvelles normes ont ainsi permis de réduire les bonus de 800 millions d’euros. "Il est permis de penser que sans l’instauration de règles (…), la remontée au niveau antérieur, voire au-delà, aurait été la pratique la plus courante", assure le rapport.