La morosité continue de s’emparer des marchés financiers. Jeudi, les Bourses européennes ont fortement chuté malgré des mesures très attendues du président de la Banque centrale européenne (BCE). Les investisseurs sont restés hantés par l'envol des taux d'intérêt de deux émissions de dette en Espagne dans la matinée et ont fait la sourde oreille à ses annonces.
Plus de 3% de baisse à la clôture
Les grandes places européennes ont ainsi toutes lâché plus de 3% à la clôture. A la Bourse de Paris, le CAC 40 a chuté de 3,90%, à 3.320,35 points. Il s’agit de sa neuvième séance de baisse d'affilée, une série inédite depuis septembre 2002, avec une perte globale de 14%. Jeudi, toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé en baisse, à l'image de Société Générale (-6,39% à 27,70 euros), Saint-Gobain (-6,03% à 35,27 euros) ou encore Renault (-6,65% à 31,96 euros).
L'indice Dax de la Bourse de Francfort s'est enfoncé de 3,40% pour terminer à 7.414,76 points, soit son plus bas niveau de l'année. Il a ainsi perdu plus de 11% depuis le début de la semaine. A Londres, l'indice Footsie-100 a cédé -3,43% pour s'établir à 5.393,14 points, son plus mauvais score depuis le 2 septembre dernier.
A la Bourse de Milan, l'indice FTSE Mib a plongé en clôture de 5,16%. La cotation de cet indice a été suspendue en cours de séance pour une raison qui n'a pas été précisée. Quant à l'indice Ibex-35 de la Bourse madrilène, il a clôturé en chute de 3,89% à 8.686,5 points, repassant sous la barre symbolique des 9.000 points, pour la première fois depuis juin 2010. Et l'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a perdu 3,26%, à 6.325,27 points, son plus bas niveau depuis avril 2009.
Opération ratée de la BCE
Jean-Claude Trichet a pourtant annoncé la reprise des achats d'obligations d'Etats de la zone euro par la Banque centrale européenne. Une intervention qui n’a pas réussi à apaiser les craintes d’une extension de la crise de la dette dans la zone euro.
Et ce, alors que plusieurs analystes avaient pourtant fait de cette opération de rachat d'obligations, qui aide les pays les plus fragiles, une condition pour ramener le calme sur les marchés. D’autant que la Banque centrale européenne n'avait pas racheté d'obligations d'Etat depuis le mois de mai.
Pas mieux aux Etats-Unis
La situation s'est généralisée également aux Etats-Unis, où la Bourse de New York a terminé en très forte baisse. Le Dow Jones a largement chuté à 4,30% pour retrouver son niveau de décembre. Le Nasdaq a perdu 5,08%.
Reste que la situation risque de ne pas s’améliorer vendredi, avec la publication des chiffres de l’emploi pour juillet aux Etats-Unis. Car même si les inscriptions au chômage ont légèrement baissé lors de la dernière semaine du mois dernier, l’emploi américain devrait paraître en petite forme.