L'Europe pensait avoir franchi un cap dimanche avec l’adoption du plan d’aide de l’Union européenne et du FMI en faveur de la Grèce. Mais mardi la spéculation a repris de plus belle, pariant sur l’incapacité de la Grèce à sortir la tête de l’eau. Conséquence, toutes les bourses européennes ont enregistré un net recul et la crainte d'une contagion de retour.
Après une ouverture stable, le marché a chuté en milieu de matinée alors que des rumeurs s'emparaient des salles de marchés selon lesquelles des agences de notation allaient dégrader la note de l'Espagne et que Madrid pourrait demander une aide financière colossale au FMI.
"On m'a informé de cette rumeur. Elle est sans aucun fondement, c'est une folie", a réagi le premier ministre espagnol José Luis Zapatero. Le FMI a également assuré mardi qu'il n'y avait "aucune vérité" dans ces rumeurs.
L'euro au plus bas depuis plus d'un an
Première victime de cette crainte des marchés, l’euro. La monnaie européenne est passée sous le seuil de 1,30 dollar mardi, pour la première fois depuis un peu plus d'un an. Il est tombé jusqu'à 1,2994 dollar avant 21h.
La monnaie unique a enchaîné les plus bas au cours de la séance, en pleine débâcle des marchés financiers, minée par des inquiétudes sur les dettes souveraines en Europe non seulement en Grèce mais dans d'autres pays de la zone euro, en particulier l'Espagne. Ces craintes ont été alimentées mardi par des rumeurs officiellement démenties selon lesquelles d'autres agences de notation allaient dégrader la note de l'Espagne, et selon lesquelles Madrid pourrait demander une aide financière colossale au FMI.
Les places financières chutent
"Le marché est bien parti pour rendre la plupart de ses gains" de lundi, a expliqué Patrick O'Hare, du site financier Briefing.com. Les places boursières avaient pourtant retrouvé leur optimisme lundi, après l’adoption de l’aide à la Grèce et la publication d'indicateurs positifs sur l’économie aux Etats-Unis.
Mais cette embellie aura été de courte durée, surtout dans les pays avec un important déficit public. La Bourse d'Athènes (Athex) a terminé mardi sur un plongeon de 6,68% par rapport à la clôture de la veille. L’Espagne, considéré par beaucoup d’observateurs comme le prochain maillon faible, a vu l’indice Ibex clôturer en chute de 5,41%, tandis que l’indice de la bourse portugaise a plongé de 4.21%.
L’indice CAC 40 connait les mêmes problèmes et a fini la journée en recul de 3.64%, le Dax allemand a aussi perdu 2,6% et le Footsie anglais 2,56%. La bourse de Milan a également dévissé de 4,7%, tandis qu'Amsterdam perd 3,19%. Cette fébrilité des marchés s’est répercutée à la Bourse de New York. Le Dow Jones a clôturé sur une forte baisse de -2% et le Nasdaq à -2,99%.
- La réaction des marchés financiers face à la crise grecque est-elle excessive ?