L’Etat entend vendre 1% du parc HLM par an pendant dix ans, afin de dégager des fonds pour financer de nouveaux logements sociaux dans les zones géographiques qui en ont le plus besoin, a affirmé le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu. "Les budgets de l'Etat ne vont pas exploser donc il faut trouver de l'argent ailleurs et notamment par la vente" de logements, a-t-il déclaré.
Le parc des HLM compte en France quelque 4,2 millions de logements, dont environ un tiers construit après 1985, qui accueillent plus de 10 millions d'habitants. Selon Benoist Apparu, "1% du parc vendu par an permet de dégager 2 milliards de fonds propres" et "un logement vendu permet de construire deux à trois logements" neufs. Les fonds propres dégagés doivent permettre de construire des logements sociaux dans les zones "tendues" et chères dont la région parisienne, autour de Lyon, Bordeaux et Marseille.
Vente "compliquée"
Benoist Apparu admet toutefois que la vente est "compliquée", la loi obligeant l'Etat à vendre aux locataires : sur 40.000 logements mis en vente en 2008, seuls 6.000 logements ont été vendus et environ la même proportion en 2009, notamment en raison de la crise, du manque de moyens des locataires et des banques peu prêteuses. "Cette politique ne marche pas", a tranché Michel Fréchet, président de la Confédération générale du Logement, association de défense des locataires.
De son côté, le président de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui regroupe les sociétés d'HLM, Thierry Repentin, a dénoncé un "désengagement de l'Etat", alors que la part des subventions a été divisée par deux en trois ans et que "le déficit de logements sociaux est de 800.000 à 900.000 en France".
Proximité avec les sociétés anonymes
En filigrane, ce que dénoncent les détracteurs de la politique du gouvernement c'est une volonté de "tuer le mouvement des offices HLM créé par l'Abbé Pierre". Et une proximité du gouvernement avec les Sociétés anonymes (ESH, entreprises sociales pour l'habitat) qui représentent environ 45% du marché, au dépend des offices HLM (55%) qui dépendent des villes et des départements.
Le quotidien Libération a publié lundi une "note blanche" d'André Yché, président de la Société nationale immobilière (SNI), adressée au ministère. Elle prônait notamment la vente de 10% du parc HLM en 10 ans. La SNI est une filiale immobilière du logement social de la Caisse des dépôts (CDC) qui assure environ 65% du financement du logement social.