Le 9 février, plusieurs médias révélaient que la filiale suisse d'HSBC avait organisé un vaste système d'évasion fiscale. On a appris dimanche que, selon The Guardian, le patron de cet établissement bancaire, Stuart Gulliver, a profité en personne du système en tant que client. Le bilan annuel d'HSBC qui ont été publiés lundi ont donc du être accompagnés par une difficile séance de justification de la part de Stuart Gulliver.
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Une société enregistrée au Panama. Stuart Gulliver, qui s'est engagé à réformer cet établissement éclaboussé par le scandale SwissLeaks, a détenu 7,6 millions de dollars sur un compte en Suisse, soit 6,7 millions d'euros. Le compte bancaire en question a été tenu entre 2005 et 2007 au nom de Worcester Equities Inc., une société enregistrée au Panama.
Le directeur général de HSBC, basé en Grande-Bretagne mais domicilié à Hong Kong pour des raisons juridiques et fiscales, était enregistré comme propriétaire et bénéficiaire du compte.
Cette révélation est la dernière en date dans le scandale de fraude fiscale et de blanchiment d'argent "SwissLeaks" qui a plombé la réputation du géant de la banque britannique HSBC et provoqué une tempête politique à la veille des élections générales de mai prochain en Grande-Bretagne.
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"Je paye mes impôts". Si HSBC n'a pas réagi immédiatement aux révélations du Guardian, un porte-parole de Stuart Gulliver a affirmé que le directeur général de HSBC s'était servi d'un compte en Suisse pour y détenir des bonus financiers antérieurs à 2003, date à laquelle il a déménagé de Hong Kong à Londres.
Stuart Gulliver, en personne, a du également se justifier dès lundi lors de la présentation du bilan 2014 d'HSBC : "Je paye des impôts britanniques sur l'ensemble de mes revenus mondiaux. Et je ne pense pas avoir affecté en aucune manière ma capacité" à diriger le groupe, a-t-il affirmé. Il a avancé que la structure avait été mise en place en 2005 pour garantir la confidentialité de sa rémunération vis-à-vis notamment auprès de ses collègues hongkongais.
Pour convaincre de sa bonne foi, il a ajouté que s'il était resté domicilié fiscal de Hong Kong, comme son prédécesseur à la direction générale Stephen Green, il aurait payé beaucoup moins d'impôt, alors qu'il déclare désormais l'ensemble de ses revenus à Londres.
Stuart Gulliver a accompagné son discours d'un message de bonne conduite au sujet de son établissement. "Les pratiques de notre banque privée dans le passé sont une source de honte et de dégât pour la réputation de HSBC, en ne considérant ne serait-ce que le blanchiment d'argent au Mexique et la rupture des sanctions" par exemple contre l'Iran, a-t-il ainsi déclaré.
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