Stabilisation du chômage, reprise de la consommation, retour lent mais certain de la croissance, etc. : de nombreux indicateurs montrent que l’économie française semble aller mieux. Un avis que partagent les investisseurs étrangers, qui ont fait leur grand retour en 2014. Le nombre d’investissements étrangers a en effet augmenté de 8% l’année dernière, après quatre années de baisse continue. Une bonne nouvelle, même si cet afflux d’argent a généré moins d’emplois qu’auparavant.
740 projets d’investissements étrangers en 2014. Business France, l’agence chargée de promouvoir les investissements internationaux et l'exportation, a fait ses comptes : les étrangers ont investi dans 740 projets en France en 2014. Soit une hausse de 8% après quatre années de baisse continue. C'est même la deuxième meilleure année depuis dix ans en matière d’investissements étrangers. La France attire donc de nouveau, et ce n’est pas parce que ses entreprises sont bradées : la majeur partie des investissements concernait la création d’une entreprise (519 projets), suivi par l’extension de structures déjà existantes (393 projets) et par la reprise d’entreprises (102 projets).
Qui a investi en France ? Ce sont d’abord nos voisins qui ont misé sur la France : 61% des investissements proviennent d’Europe, contre 22% pour l’Amérique du Nord et 12% pour l’Asie. Dans le détail, les Etats-Unis sont les premiers investisseurs sur le sol hexagonal (19% des projets), suivis par l’Allemagne (14%), le Royaume-Uni (9%), l’Italie (9%) et le Japon (6%).
Quelles sont les régions les plus prisées ? Les investisseurs étrangers ciblent certains territoires. Ainsi, les deux tiers des nouveaux investissements sont concentrés dans six régions : Ile-de-France, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Nord-Pas-de-Calais et Alsace.
Concrètement, à quoi ressemblent ces investissements ? Ils peuvent prendre des formes très diverses : il y a d’abord les entreprises qui se développent sur le marché français, à l’image de la marque de textile japonaise Uniqlo, qui a ouvert quatre magasins en 2014, ou encore de la chaine de fast food Burger King, qui se déploie progressivement dans les principales villes françaises. Autre cas de figure : l’ouverture d’une filiale en France, comme l’a fait le groupe pharmaceutique brésilien Nova : il a décidé d’installer à Lyon son centre de décision européen, un investissement qui doit permettre de créer 30 emplois sur trois ans. Pour faire face à une demande en hausse, le fabricant italien de camion Iveco a, lui, investi dans une nouvelle usine sur le sol français. D’autres investissements sont en fait des reprises d’entreprises en difficultés, comme ce fut le cas du groupe d’électroménager Fagorbrandt : l’Algérien Cevital a repris l’entreprise et sauvé 793 emplois.
Le hic, ces investissements génèrent moins d’emplois. Paradoxalement, ce n’est pas parce que les investissements sont en hausse qu’ils génèrent plus d’emploi : ils ont permis de créer ou de sauvegarder 26.535 emplois, contre un peu moins de 30.000 un an auparavant. La France se doit donc d’attirer d’autres projets, et cela commence dès lundi, avec la réception à l’Elysée de plusieurs patrons, dont les PDG de l’Américain Hewlett-Packard ou encore de l’Allemand Siemens. Puis le président de la République reçoit mercredi Jack Ma, le PDG du géant chinois du e-commerce Alibaba, toujours pour le convaincre de miser sur la France.
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