La semaine sera décisive. Les dirigeants de la zone euro doivent se retrouver jeudi pour se mettre d’accord sur un deuxième plan de sauvetage de la Grèce. Il y a urgence : la crise de la dette grecque menace de se propager à d’autres pays, comme l’Italie, troisième économie de la zone.
Jeudi, les pays de la zone euro devront donc réussir à surmonter leurs divergences sur le plan d’aide à la Grèce, notamment concernant la participation du secteur privé. Car si l’Allemagne exige que les banques participent à n’importe quel prix, la Banque centrale européenne (BCE), elle, craint des conséquences désastreuses pour la zone euro.
Participation des banques
Le montant du plan d'aide devrait être similaire à celui du premier, qui s'élevait à 110 milliards d'euros. L'un des scénarios possibles consisterait à aider la Grèce à racheter une partie de sa propre dette publique sur les marchés, via le Fonds de secours de la zone euro (FESF). Selon le ministère allemand des Finances, Athènes pourrait ainsi réduire sa dette de 20 milliards d'euros. Pour l'hebdomadaire Der Spiegel, il s'agit de la solution la plus susceptible de faire consensus en Europe.
Mais certains risquent de trouver que cette idée ne met suffisamment à contribution les banques, principal point d'achoppement entre les États membres. Ce week-end, la presse allemande a évoqué par exemple la création d'une taxe bancaire qui ferait participer les établissements de crédit au nouveau plan d'aide.
La France et l'Allemagne optimistes
"Il est temps pour l’Europe de se réveiller", a estimé ce week-end George Papandréou, le Premier ministre grec. Car au-delà de la Grèce, c’est la crédibilité même de la zone euro qui est en jeu. Samedi, Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste, a pointé un "risque d’explosion de l’euro". "Si trois, quatre pays dont l’Italie se trouvent attaqués, c’est l’euro qui n’existe plus", a-t-elle prévenu.
Dans La Tribune, Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, juge "extrêmement dangereux" le délai et les difficultés à mettre au point le plan grec. Et se met à la place des investisseurs : "puisque secourir un petit pays est aussi compliqué et conflictuel, l'Europe serait tout à fait incapable de venir en aide à un grand pays en difficulté avec ses finances publiques (Espagne, Italie...)".
L’Europe parviendra-t-elle à un accord ? La France se veut optimiste. La ministre du Budget, Valérie Pécresse a estimé lundi que "chaque fois que l’Europe a été au pied du mur, elle a su trouver en elle-même les ressources pour être solidaire et trouver des solutions". Même son de cloche à Berlin, qui s'attend à "un bon résultat" jeudi. Mais prévient qu'une aide à la Grèce ne résoudra pas tous les problèmes rencontrés aujourd'hui par la zone euro.