"En aucun cas, la sentence arbitrale qui a été rendue ne peut être remise en cause. C’est absolument impossible". Dans Libération de vendredi, Bernard Tapie fait peu de mystère de ce qu’il pense de l’ouverture de l’enquête sur Christine Lagarde qui pourrait remettre en cause un arbitrage dont il a bénéficié.
L’homme d’affaires est clair sur le sujet. L’enquête ouverte pour "détournement de biens publics" et "complicité de faux" sur le rôle joué par Christine Lagarde dans l’arbitrage sur l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais ne le "concerne pas". En 2007, il avait reçu plus de 400 millions d'euros, intérêts compris, en guise de compensation pour le préjudice subi.
Bernard Tapie juge tout de même qu’il "vaut mieux qu’une enquête approfondie soit menée par la Cour de justice", mais il se dit "absolument convaincu" que cela se concluera de la même manière qu’au tribunal administratif : "aucune faute n’a été commise".
"Je ne vais pas gâcher leurs vacances"
"Laissez-les dire. Si ça fait plaisir à certains d’y croire, je ne vais pas gâcher leurs vacances", ajoute l’ancien patron d’Adidas à propos de ceux qui envisagent la remise en cause de l’arbitrage qui lui avait permis d’empocher un gros chèque de dédommagement.
Pourtant, le parquet général de la Cour de cassation estime lui que le dossier n’est pas soldé tant que la question de la légalité de l’arbitrage n’est pas tranchée sur le fond. Un avocat, contacté par Reuters, explique que si les instructions établissaient qu’il s’agissait d’une fraude, la question du chèque fait à Bernard Tapie pourrait être rouverte.