"Je souhaite qu’on respecte l’accord du 3 juin et que l’on sorte de l’impasse", a prévenu Bruno Le Maire, mardi matin sur Europe 1, au sujet de la crise du lait. Il a dit comprendre les inquiétudes des producteurs qui ne savent jamais à l’avance combien ils seront payés. Il "s’est aussi dit prêt à regarder l’écart de compétitivité entre la France et l’Allemagne", un signe à l’égard des industriels cette fois. Le ministre veut aussi "que l’on sorte de cette situation où le ministre de l’Agriculture est obligé de réunir les agriculteurs et les industriels, ils devraient se débrouiller tout seuls".
Bruno Le Maire va tenter une fois de plus de calmer les esprits. Il recevra mardi les producteurs de lait et les industriels pour qu’ils trouvent un accord sur les prix. Les producteurs pensaient leur horizon dégagé grâce à l'accord signé en juin dernier mais leurs espoirs ont été douchés par le revirement, il y a deux semaines, des industriels qui invoquent la perte de compétitivité avec l'Allemagne. Le ministre a aussi défendu le système laitier français, qu’il dit "performant" avec un bon système de collecte et des industriels de "haut niveau".
Trois nécessités pour la PAC
Concernant la crise plus générale qui touche l’agriculture, Bruno le Maire a estimé qu’elle marquait "la fin de trente ans d’histoire français et européenne", "ce qui oblige à créer une nouvelle donne". Il a évoqué trois nécessités pour la nouvelle politique agricole commune : "un nouveau système économique qui permette de stabiliser les revenus", "un renforcement de la compétitivité et de l’innovation" ainsi qu’un "nouveau modèle social : que l’on explique aux Européens que l’agriculture c’est leur sécurité alimentaire".
Bruno Le Maire estime que la France "a gagné des points" ces derniers mois à l’approche des négociations de la PAC. "Ma proposition il y a six mois de régulation des revenus a été accueillie avec beaucoup de scepticisme, aujourd’hui le nouveau commissaire européen à l’Agriculture a fait proposition dans ce sens."
Nicolas Hulot
Concernant le départ de la Fondation Nicolas Hulot des négociations du Grenelle, le ministre a souhaité que Nicolas Hulot revienne dans les travaux du Grenelle. "On a toujours intérêt à écouter les ONG, mais il faut fixer des limites", selon lui. Il défend une taxe carbone appliquée dans toute l’Europe. "Les règles environnementales doivent être les mêmes pour tous", a-t-il expliqué. "Il faut aller vers une agriculture durable mais adopter des règles qui soient les même pour tous", a-t-il martelé.
Alain Juppé et Dominique de Villepin
Au sujet de la candidature d’Alain Juppé pour 2012, le ministre a estimé que ce n’était "pas du tout le temps des ambitions, mais le temps de l’action". L’ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin a donné raison à ce dernier "d’apporter des idées", mais souhaité "que son mouvement reste à l’intérieur de notre famille politique".