Qatar : les banques islamiques roulent sur l’or (noir)

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A.T.
Les banques islamiques du petit Etat du Golfe croissent rapidement et se tournent vers l’étranger.

Le Qatar investit massivement, tant à l’international que sur son territoire. Un développement porté par des exportations d’hydrocarbures et, depuis quelques années, par un secteur bancaire en pleine expansion, particulièrement celui des banques islamiques, comme le souligne  La Tribune. Leurs forces : elles se substituent au marché obligataire et prêtent massivement aux Etats.

Le poids des banques islamiques qataries. Les actifs, c'est-à-dire les fonds qu’elles gèrent, s’élèvent 54 milliards de dollars. Selon Standard & Poor’s, la croissance annuelle de ces institutions a été de 35% au cours des cinq derniers exercices. Cette progression est la plus importante au monde pour le secteur, affirme l’agence de notation. Une bonne santé qui ne devrait pas se détériorer de sitôt : les actifs devraient augmenter de 15% par an jusqu’en 2017 et attendre 100 milliards de dollars. Le secteur bancaire du Qatar deviendrait le troisième plus important de la région, derrière l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis.

Les spécificités de ces banques qataries. Elles respectent les principes de la charia, ce qui implique qu’elles n’appliquent pas de taux d’intérêt. Afin de se développer, les banques qataries profitent du dynamisme du pays. Le gouvernement investit massivement dans la finance, le tourisme, les transports, l’immobilier, etc. Sur la période 2011 – 2016, ce sont 15 à 18 milliards de dollars qui sont dépensés chaque année. Et la croissance est au rendez-vous : le FMI prévoit que le PIB augmentera de 5,2% en 2013. Les banques peuvent donc prêter sereinement. Enfin, le pays sera l’hôte en 2022 de la Coupe du Monde de football, un des événements sportifs les plus regardé au monde. L’occasion de se montrer sous sa plus belle image. Afin d’y parvenir, le Qatar ne regarde pas la facture et prévoit de dépenser 200 milliards de dollars selon le cabinet Deloitte.

Comment continuer à croître. Le marché qatari est extrêmement petit, moins de deux millions d’habitants, avec une forte population immigrée qui continue à utiliser ses propres banques. Le crédit aux particuliers n’est pas prêt de prendre le relais. De plus, les investissements massifs de l’Etat vont s’arrêter à un moment. Les institutions financières doivent donc trouver de nouveaux relais de croissance. Les banques islamiques ont intérêt à se tourner vers l’international, estime Standard & Poor’s. Un chemin déjà emprunté par certaines banques conventionnelles du pays qui sont parties conquérir les marchés turcs et égyptiens.