Manuel Valls a poursuivi mercredi son opération séduction à destination des entreprises. Invité mardi de l’université d’été du Medef, le Premier ministre a confirmé que les entreprises bénéficieraient de 40 milliards d'euros d’allègements du coût du travail d’ici 2017, en vertu du fameux Pacte de responsabilité. Mais quels effets a eu le précédent dispositif, le Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) ? Europe 1 a posé la question aux entrepreneurs venus écouter le Premier ministre.
Le CICE, une aide bienvenue. En attendant le Pacte de responsabilité, les entreprises bénéficient déjà depuis 2013 du CICE : 4,5 milliards d’euros ont déjà été versés. Les premiers chèques sont tombés au printemps dernier et ont permis à de nombreuses sociétés de respirer grâce à cet apport de trésorerie.
C’est le cas de Jean-François Ben Saël, à la tête d’une société d’informatique, qui emploie 200 salariés et a reçu 80.000 euros. "Je ne pensais pas que ce serait ce montant là, je pensais qu’ils s’étaient trompés. On s’attend à environ 160.000 euros sur l’année. Nous qui sommes très confrontés à la concurrence, une concurrence très dure, cela permet de desserrer la contrainte, et notamment la contrainte à l’embauche. Ca permet d’embaucher une ou deux personnes", explique-t-il sur Europe 1. Et, dans les faits, ce patron a embauché un cadre grâce à cette aide d’Etat.
"Un moyen de ne pas licencier". Pas de nouveau recrutement en revanche pour l’entreprise dirigée par Richard Thiriet. Ce sous-traitant des chantiers de Saint-Nazaire, qui emploie 70 personnes, a surtout utilisé le CICE pour limiter la casse et garder la tête hors de l’eau. "Le CICE, c’est une bouffée d’oxygène. On a touché 45.000 euros, cela a été un moyen de ne pas licencier et de conserver nos emplois, conserver nos salariés. Et cela va nous permettre d’effacer les pertes que nous avons eues ces dernières années et quand le business revient, là oui, c’est l’embauche", témoigne-t-il.
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Ou d’investir dans du matériel. Les très petites entreprises ont également touché un chèque, mais au montant bien moins élevé. Ce coup de pouce a malgré tout été le bienvenu. C’est parfois une machine qu’on achète alors que les fonds manquaient jusque-là. Une entreprise du bâtiment a ainsi pu acheter un nouveau camion : il n’y a pas forcément d’emplois immédiats mais des effets à plus long terme, avec la possibilité de décrocher de nouveaux chantiers.
Encore faut-il que ce dispositif soit pérenne, qu’il n’y ait pas de volte-face. Mais tous semblent avoir confiance en Manuel Valls, qui leur a envoyé un message fort lors de l’université d’été du Medef mardi et s’est engagé à maintenir le CICE jusqu’en 2017.
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