Vers quels aliments se tourner pour faire face à la hausse des prix ? Depuis la mi-juin, le prix référence à la Bourse de Chicago des céréales et du soja se sont envolés de 30 à 60%. Et les conséquences directes sur nos assiettes ne tardent pas à se faire ressentir. Le prix du poulet américain a bondit de 15% pendant l'été. Et les spécialistes en sont certains : cela va se propager à la France.
"Les poulets français et américains ont la même alimentation. Et ce qui fait 60% du prix d'un poulet, c'est ce qu'il mange (or il mange essentiellement des céréales). On peut s'attendre à une augmentation du prix du poulet de 5% environ", prévoit Michel Portier, gérant de la société de conseil spécialisée Agritel.
Les pâtes ne sont pas une valeur refuge
Face à cela, le réflexe de se recentrer quelques mois sur les coquillettes ou autres farfalles risque de réserver quelques surprises. "Les pâtes alimentaires sont les produits où la part de matière première est la plus importante. C'est là que le consommateur sentira le plus la hausse", décrypte Philippe Chalmin, président de l'Observatoire de la formation des prix et des marges alimentaires.
Un constat auquel s'ajoute celui fait par l’association Familles rurales il y a quelques jours. Son observatoire a en effet publié une étude selon laquelle les prix des fruits et légumes ont augmenté de 3 à 5% cet été, en grande partie à cause des évolutions du climat.
Reste le bœuf, le pain, ou le riz
Pour le consommateur, reste tout de même encore le bœuf, pour la simple raison que la viande actuellement commercialisée n'est pas celle dont les animaux ont mangé les céréales chères. Ce qui veut dire aussi que les bœufs sont en train de les manger en ce moment, et que les prix augmenteront un jour. Les spécialistes conseillent également le pain, dont les céréales ne pèsent que 5 à 10% du prix, et le riz, dont les récoltes ont été bonnes.
Depuis quelques mois, le monde est confronté à une série d'événements climatiques qui mettent à mal les principales régions agricoles. En tout premier lieu : aux Etats-Unis, frappés par la plus grave sécheresse depuis plus d'un demi-siècle. Une crise qui touche principalement le maïs et le soja, alors que les Etats-Unis en représentent plus d'un tiers de la production mondiale.
Une situation d'autant plus préoccupante que des sécheresses sévères sont également constatées dans l'Est de l'Union européenne et, surtout, dans le bassin de la mer Noire, informe l'Etablissement national des produits de l'agriculture et de la mer, organisme public rattaché au Ministère de l'Agriculture.