SwissLeaks : acculée, HSBC reconnaît "des défaillances"

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avec AFP , modifié à
LA RÉPONSE - La banque HSBC, prise dans la tourmente d'un gigantesque scandale de fraude fiscale, tente de se justifier.

Difficile pour HSBC de riposter face au scandale qui la menace. La deuxième banque mondiale, dont les pratiques douteuses ont été révélées par plusieurs journaux dont Le Monde lundi, a pourtant réagi après avoir été accusée, documents à l'appui, d'avoir cautionné et aidé des milliers de clients à organiser une gigantesque fraude fiscale (180 milliards d'euros au total).

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La banque britannique a réagi dans un communiqué, en expliquant admettre et assumer "la responsabilité des défaillances passées en matière de respect des règles et de procédures de contrôle". HSBC admet, HSBC assume, mais HSBC explique également que sa filiale suisse, épinglée par l'enquête des journalistes du Monde, n'a pas été totalement intégrée au groupe après son achat, qui remonte à 1999. C'est la raison pour laquelle, explique la banque, les niveaux de mises en conformité des actions de sa filiale ont été "significativement plus bas" que la norme.

Fraude fiscale. D'après les informations publiées par Le Monde et, en Grande-Bretagne, par le Guardian, HSBC Private Bank aidait ses clients à échapper à certains impôts, comme la taxe européenne ESD, instituée en 2005, en dissimulant "leur argent derrière le paravent de structures offshore généralement basées au Panama ou dans les îles Vierges britanniques".

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Elle les autorisait aussi à retirer régulièrement de grosses sommes d'argent en liquide, notamment en devises étrangères dont ils n'avaient pas l'usage en Suisse. Dans son communiqué de quatre pages, HSBC met ces pratiques sur le compte du fonctionnement du système bancaire privé suisse, qui a longtemps cultivé le secret, "ce qui pourrait avoir eu pour conséquence qu'un certain nombre de clients pourraient ne pas avoir totalement respecté leurs obligations fiscales". Elle ajoute que sa filiale suisse a subi ces dernières années une "transformation radicale" et que ces pratiques de fraude fiscale ne sont plus d'actualité.

Pas la première affaire. En France, HSBC Private Bank a été mise en examen fin novembre pour démarchage bancaire et financier illicite et blanchiment de fraude fiscale en 2006 et 2007. Une caution de 50 millions d'euros lui a été demandée par les juges. "Le Parquet national financier est en train d'analyser les éléments" publiés lundi dans Le Monde, a indiqué une source judiciaire. "Il en tirera toutes les conséquences qui paraissent devoir s'imposer."

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