Ils ne sont pas satisfaits de leur travail et ont tendance à faire moins de zèle. Selon le baromètre Cegos, un des leaders de la formation professionnelle en Europe, qui a sondé 1.000 salariés et 145 DRH, 53% des salariés estiment que le climat social de leur lieu de travail s'est dégradé depuis un an. C'est 6 points de plus qu'en 2013. Le danger pour les employeurs est que de plus en plus de ses salariés insatisfaits décident d'en faire moins.
>> LIRE AUSSI - L'absentéisme coûte très cher aux entreprises
Choisir directement de lever le pied. 42% des salariés qui se disent insatisfaits de leur travail avouent lever le pied. La nouveauté, c'est qu'ils décident de cette attitude d'emblée sans chercher à en discuter avec leur supérieur pour mettre les choses au clair et tenter de trouver une solution.
Avant, "les gens, lorsqu'ils n'étaient pas contents au travail, le disaient plus ouvertement et plus franchement à leur manager", explique à Europe 1 Annick Haegel qui a piloté l'étude. Selon elle, "dans l'étude, il y a un vrai changement". "Les gens le disent moins, ils préfèrent lever le pied et faire des choses pour eux. Individuellement, ce n'est pas énorme mais mis bout à bout, ça coûte très très cher à l'entreprise. Et à terme, il faut être vigilant par rapport à ces attitudes, essayer de comprendre pourquoi des gens se mettent en repli par rapport à leur travail", prévient-t-elle.
Pour Annick Haegel, il faut privilégier les salariés qui osent s'exprimer, plutôt que d'avoir des gens "tout souriants" mais qui ne seraient pas aussi impliqués dans leur travail.
"Oui, je m'implique moins". "Oui, je m'implique moins, je n 'ai pas envie d'en faire plus", admet Louis, un salarié croisé dans le quartier d'affaires de la Défense, près de Paris. La raison ? Il se sent moins impliqué dans son travail "parce qu'il y a moins de communication avec la direction". "Donc, effectivement, dans mon travail, je lève le pied, je fais le minimum ", assume-t-il. "Par exemple, je vais à un concert, je vais partir à 16h30 alors que d'habitude, je pars vers 18h, 18h15", ajoute-t-il.
>> LIRE AUSSI - Comment (bien) négocier une augmentation de salaire ?