C'est un sommet crucial qui se tient jeudi. Les 28 Etats membres de l'Union européenne se réunissent à Bruxelles pour trouver un accord sur la révision des termes de l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'UE. Du côté du Premier ministre britannique, David Cameron, comme du président du Conseil européen, Donald Tusk, les négociations vont bon train pour trouver un terrain d'entente sur des sujets aussi variés que la gouvernance économique ou l'immigration. Les milieux d'affaires londoniens, eux, s'inquiètent d'un potentiel Brexit.
Des suppressions de postes à prévoir. Les institutions financières planchent sur plusieurs scénario, et n'hésitent pas à dégainer des menaces extrêmement claires. La banque HSBC, par exemple, a prévenu qu'en cas de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, un millier de postes sur les 5.000 basés à Londres seraient relocalisés à Paris. "Ils parlent de déplacer certains emplois", confirme un consultant de la Deutsche Bank, qui a créé un groupe de travail aux pieds d'une tour de la City. "Les banques se demandent vraiment si elles devront déménager. Je ne sais pas trop ce qui va se passer, mais il est certain qu'il y aura des postes supprimés. Aujourd’hui, Londres est la capitale financière de l’Europe. Mais si la liberté des échanges disparait, elle est en danger."
Les PME dans l'attente. Les grands groupes ne sont pas les seuls à se poser des questions. Du côté des PME aussi, on s'interroge. Et toutes les décisions sont suspendues. "Personne ne peut vraiment prédire quelles seront les conséquences", explique le manager d'une start-up qui a récemment recruté des talents dans toute l'Europe. "La seule chose que l'on puisse faire, c'est réfléchir pour que notre business soit le moins affecté possible. Mais on ne peut rien décider pour l'instant."
Financer la campagne du "oui". La Grande-Bretagne réalise de fait près de la moitié de ses exportations avec l'Union européenne. Les milieux d'affaires ont donc tout intérêt à lutter contre le Brexit. Et certaines banques ont d'ores et déjà signé de gros chèques pour financer la campagne du "oui" à l'Europe. C'est le cas de Goldman Sachs, qui a déboursé plusieurs centaines de milliers d'euros, et un chiffre en guise d'avertissement : une sortie de l'Union menacerait 3 à 4 millions d'emplois britanniques.