En 2007, Paris inaugurait le Velib', son service de vélos en libre-service. Neuf ans et 292 millions de locations de vélos plus tard, le Velib' est un succès tel qu'il a battu en août dernier son record d'abonnés à l'année : 300.000 personnes au total. Pourtant, un rapport de l'inspection générale de l'Hôtel de Ville de Paris vient un peu assombrir ce beau bilan. Car Le Parisien, qui a pu le consulter, fait état d'une addition salée.
Le Vélib ne devait rien coûter au contribuable. Remis en février dernier à Anne Hidalgo, ce rapport détaille sur 66 pages le coût élevé du Velib' pour la Ville de Paris. Un paradoxe puisque le Velib' ne devait "rien coûter au contribuable", assurait en 2007 l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë. "Au contraire, notre collectivité percevra une redevance annuelle de 3 millions d'euros", se félicitait-il. A l'époque, la ville passe un contrat avec la Somupi, une filiale de la société JCDecaux en charge de l'entretien et de l'exploitation de ces vélos urbains.
Neuf ans plus tard, les inspecteurs de l'Hôtel de Ville pointent un manque de transparence des comptes, et des engagements non tenus de la part de Somupi.
"L'équilibre du contrat est en défaveur de la ville". "L'équilibre de ce contrat (...) est aujourd'hui en défaveur de la ville", dénonce l'inspection générale, étonnée que la mairie ait en juillet accordé une rallonge de dix mois au groupe JCDecaux. Car, le marché d'exploitation du Velib' arrivant à terme en février 2017, de nouveaux contrats avec de nouveaux prestataires moins coûteux auraient pu être envisagés. Pour la seule année 2013, les inspecteurs ont calculé que Vélib’ a coûté 16 millions d'euros à la mairie. En effet, des imprévus, tels que les problèmes de vandalisme, ont engendré des coûts qui avaient été sous-estimés.
Dans le monde, deux mastodontes se partagent l'essentiel du marché du service de vélos en libre-service : JCDecaux et Clear Channel.