Paris : question posée, lieux de vote, critiques... Ce qu'il faut savoir sur la votation de dimanche

La ville de Paris organise ce dimanche 23 mars une nouvelle votation, cette fois sur la végétalisation et la piétonnisation de la capitale. Concrètement, il sera demandé aux habitants s'ils sont d'accord ou non pour végétaliser et piétonniser 500 nouvelles rues. Voici tout ce qu'il faut savoir sur cette consultation.
Les trottinettes en libre-service, le stationnement des SUV, et maintenant, la végétalisation et la piétonnisation de 500 rues de la capitale. La ville de Paris convie ses habitants à une troisième votation, ce dimanche 23 mars. Après deux premiers scrutins marqués par une très faible participation (7,46% des inscrits pour les trottinettes, 5,68% pour les SUV), la maire Anne Hidalgo propose aux Parisiens de trancher une nouvelle question précise : "Pour ou contre végétaliser et rendre piétonnes 500 nouvelles rues dans Paris, réparties dans tous les quartiers ?"
Quel est l'objectif de cette votation ?
Par ce biais, la ville entend demander aux habitants de "définir l'équilibre entre la place accordée aux véhicules motorisés et celle consacrée à la nature et aux piétons dans l'espace public". Cela concerne donc 500 rues, c'est-à-dire entre cinq et huit par quartier, précise la ville. L'objectif de la mairie de Paris est affiché, il est de "passer d'une ville avec des jardins à une véritable ville jardin, et de créer de nouvelles continuités piétonnes au cœur de la capitale", écrit-elle dans son magazine gratuit distribué dans les boîtes aux lettres.
En cas de victoire du "pour", la municipalité engagera un travail d'identification des rues par arrondissement dès le mois d'avril. La mise en œuvre complète de ce projet est prévue d'ici à trois ans.
D'autres questions dans certains quartiers
Dans certains arrondissements, il n'y aura pas une mais deux questions. Effectivement, des maires ont ajouté une interrogation qui concerne précisément leur territoire. Par exemple, pour Paris Centre, les habitants pourront dire s'ils souhaitent ou non "davantage de commerces de proximité, de logements et de végétalisation sur l'île de la Cité". Les mairies des 10e, 11e, 14e, 17e, 19e et 20e ont ainsi rajouté une deuxième question à cette votation.
Qui peut voter ?
Les Parisiens inscrits sur les listes électorales à la date du 26 février 2025 ont la possibilité de s'exprimer ce dimanche. Aussi, la mairie a ouvert ce scrutin aux 16-18 ans. Ces derniers devaient s'inscrire sur un formulaire avant le 26 février pour y participer.
Où voter ?
La municipalité organise cette votation dans 34 lieux de vote, pour un total de 218 bureaux de vote ouverts de 9 heures à 19 heures. Sur son site Internet, elle propose une carte interactive qui indique à chacun dans quel lieu de vote il doit se rendre. À noter qu'il n'est pas possible de recourir à des procurations.

Combien coûte cette nouvelle votation ?
La mairie de Paris ne communique pas sur le coût de cette votation. Néanmoins, l'an dernier, celle concernant le stationnement des SUV avait coûté 400.000 euros, soit un peu plus de cinq euros par électeur mobilisé (78.000 votants).
Quelles sont les critiques des oppositions politiques ?
Cette initiative de la mairie socialiste est saluée par le groupe des Écologistes, mais s'attire les critiques de l'opposition, qui dénonce un coup de communication d'Anne Hidalgo. C'est le cas de la formation Changer Paris, coprésidée par Rachida Dati, notoirement opposée à l'actuelle maire de Paris. Son groupe politique déplore "une question infantilisante" qui "se résume à un choix simpliste 'arbre ou voiture'".
Il fustige "un nouveau simulacre", à l'image du groupe Modem et Indépendants qui regrette que les Parisiens ne soient pas questionnés sur des sujets fondamentaux, comme le mode de scrutin pour les prochaines élections municipales. De son côté, la formation Demain Paris !, constituée des Républicains, des centristes et des indépendants, pointe du doigt les deux précédentes votations boudées par les habitants, et estime que "le vote des Parisiens ne changera rien" car "les questions posées ne sont qu'un prétexte pour légitimer des décisions déjà prises".