Les temps sont durs pour le monde de l'industrie. Mardi 6 novembre, le MEDEF a réuni plusieurs entreprises et institutions, pour aborder le sujet de la crise énergétique. Face à l’envolée des prix du gaz, du pétrole et de l'électricité, les sociétés continuent de chercher des solutions, parfois à contre-cœur. Certaines craignent la délocalisation, ou pire la fermeture. D’autres ont décidé de s'adapter et de réduire leur production, en attendant une accalmie sur les marchés.
Produire coûte trop cher
Dans les secteurs très dépendants de l’énergie, comme l’aluminium ou encore l’acier, les coûts ont tellement augmenté ces derniers mois, que certaines entreprises n'ont pas eu d'autres choix que de réduire la voilure. Car produire coûte trop cher, confie l’Union des Industries utilisatrices d’énergie à Europe 1.
Conséquence : le géant mondial des engrais azotés Yara a dû réduire son activité, explique Nicolas Broutin, président de Yara France. "Le gaz naturel représente jusqu'à 90% de nos coûts de production", explique le chef d'entreprise, au micro d'Europe 1. "Et la variation très forte du prix du gaz nous a amenés à la fin du mois d’aout à réduire de 65% notre capacité de production européenne. Et aujourd’hui nous adaptons la capacité de production de façon continue."
Le secteur des engrais très touché
Et tout le secteur des engrais connaît le même sort, constate Jean-Pierre Clamadieu, le président d’Engie. "On parle de 60% à 70% de la réduction de la production d’engrais en Europe parce que l’engrais c'est du gaz légèrement transformé", précise-t-il.
Ce ralentissement de la production explique d’ailleurs en grande partie la baisse de la consommation d’électricité qui a été constatée dans l’Hexagone au mois de novembre. Une réduction de consommation bien plus efficace que les efforts de sobriété des Français, mais dévastatrice à terme pour l'emploi.