C'est un objectif du gouvernement dans le domaine de l'aérien. Innovation aujourd'hui plus crédible que l'avion à hydrogène, l'utilisation de biocarburants est dans la ligne de mire de l'exécutif, qui a lancé un groupe de travail sur le sujet ce mardi. Le problème est qu'aujourd'hui, la filière n'en produit pas suffisamment, bien que des moteurs d'avions de lignes actuels peuvent déjà voler avec cette source d'énergie.
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En réalité, le biocarburant est un combustible produit à base d’huiles de cuisson ou encore de graisses animales. "Tous les aéronefs actuels peuvent utiliser jusqu’à 50% de ces carburants durables et ceci, sans aucune modification", explique Nicolas Jeuland, expert carburant pour le motoriste aéronautique français Safran, au micro d'Europe 1. "Ni le pilote, ni les passagers ne peuvent s’en rendre compte car c’est totalement transparent."
Trois à quatre fois plus cher que le kérosène
À la clé de l'utilisation du biocarburant, une diminution des émissions de gaz à effet de serre pouvant aller jusqu’à 80% sur l’ensemble du cycle de vie de ce produit. Toutefois, son prix reste un problème pour la filière parce qu'il coûte trois à quatre fois plus cher que le kérosène. Pour faire baisser le prix, il faut que la production augmente.
Une première étape sera être franchie en 2025, une date à laquelle la bioraffinerie de TotalEnergies à Grandspuits, en Seine-et-Marne, commencera à produit du biocarburant en nombre. Le site produira 210.000 tonnes, explique Valérie Groff, directrice des carburants renouvelables chez TotalEnergies. "Ce sera la première production française de taille significative", ajoute-t-elle.
L'autre problème de ce carburant réside dans la réglementation européenne en vigueur. Aujourd’hui, elle ne fixe qu’à 1% le taux de biocarburant obligatoire sur chaque vol, et son ambition pour 2030 ne va pas au-delà de 6%.