La région d'Agen est le centre de gravité du mouvement de blocage des agriculteurs, et ce n'est pas un hasard. Aux dernières élections des chambres d'agriculture, la Coordination rurale (CR) a triomphé dans le Lot-et-Garonne avec près de 60% des voix. Les actions les plus marquantes, notamment le feu devant la préfecture d'Agen, c'est elle. Les bonnets jaunes aussi. Siglés CR, ils deviennent un symbole de la contestation à l'instar des gilets jaunes et des bonnets rouges, deux autres mouvements sociaux.
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Véronique Le Floc'h, présidente du syndicat, explique au micro d'Europe 1 qu'elle représente "avant tout des agriculteurs, qu'ils soient syndiqués ou pas. Et c'est le signal fort que nous sommes capables d'entraîner avec nous tous les mécontents de l'agriculture". Samedi, la "CR 47" a annoncé que des agriculteurs se rendront au marché de Rungis en tracteur dès lundi, avec l'objectif de le bloquer avec d'autres exploitants rencontrés en chemin.
Une alternative à la FNSEA
Aux origines, la Coordination rurale a vu le jour au début des années 1990, en réaction à la réforme de la politique agricole commune (PAC). Depuis 30 ans, le syndicat s'oppose à l'interventionnisme. "Comme l'un des piliers du mouvement d'aujourd'hui est la question des contraintes environnementales, et plus largement d'un 'carcan administratif', la Coordination rurale est dans son élément", analyse Édouard Lynch, historien du monde agricole.
En défendant aussi le modèle familial, la Coordination rurale se place comme une alternative à la FNSEA, accusée de favoriser une agriculture industrialisée.