Revenus en baisse, mondialisation, grippe aviaire, remise en question du modèle européen... Face à une agriculture en crise, Paolin Pascot, président de La Ferme digitale, l’association des start-up agricoles, était l'invité de l'émission C'est arrivé cette semaine, en direct depuis le Salon de l'Agriculture pour évoquer le champs des possibles en matière agricole.
Prix bas et météo. Tous les facteurs "tombent sur la tête des agriculteurs" depuis deux ans, constate Paolin Pascot. "On a eu une crise conjoncturelle avec des prix de marché extrêmement bas. Plus bas que certains coups de production d'agriculteurs en France. Le blé est par exemple passé de 200 euros la tonne à 150 euros la tonne. "Si vous êtes un céréalier et que vous produisez 1.000 tonnes, ça vous fait une perte de 50.000 euros nets." Le petit-fils d'agriculteur n’occulte pas non plus le paramètre climatique : "Toute la moitié nord, notamment, a eu des pertes de rendement, de -30 à -80%. Le couple des deux a fait une bombe atomique."
"Donner les armes". Beaucoup d'éléments doivent changer pour le spécialiste, puisque la France fait également face à la concurrence des pays voisins, de plus en plus mécanisés. "Il faut qu'on se concentre sur la création de valeur et l'amélioration de la compétitivité. Il y a des acteurs de la distribution qui ne se sont pas remis en question depuis 1945. On a la chance d'avoir en France des agriculteurs compétents et qu'on nous envie. Il faut qu'on accepte de donner les armes aux agriculteurs pour retrouver leur compétitivité."
"Combattre les monopoles". Parmi ses armes, Paolin Pascot milite pour le numérique, qui "peut aider l'agriculteur à mieux gérer son métier et ses prises de décision. Il y a des outils d'aide à la décision en ligne, du crowdfounding, l'accès à l'information." Le président de la Ferme digitale a aussi cofondé Agriconomie, "un site internet qui permet aux agriculteurs d'acheter tout ce dont ils ont besoin sur leur exploitation, facilement et au meilleur prix."
Le but affiché est de "combattre des monopoles régionaux et permettre à des agriculteurs d'avoir accès à une multitude de produits d'une multitude de fournisseurs." Il donne aussi l'exemple d'un agriculteur qui vend ses produits en direct aux grands restaurateurs français. Des pistes qui permettent de "de ne pas parler des agriculteurs qu'au moment des crises."