Vidalies : "ce n'est pas au gouvernement de se substituer à la direction" d'Air France

  • Copié
Stéphane Place avec J.R. , modifié à
Le secrétaire d’État aux Transports rejette toute implication du gouvernement pour résoudre le conflit social au sein de la compagnie aérienne.  
INTERVIEW

"Le gouvernement fait confiance à la direction" d'Air France pour résoudre le conflit social au sein de la compagnie aérienne. C'est le message délivré lundi soir par Alain Vidalies, le secrétaire d’État aux Transports, au micro d'Europe 1. "Air France est une entreprise privée, dans laquelle il y a des responsables. A ce stade, ce n'est pas au gouvernement de se substituer à la direction", a assuré Alain Vidalies, interrogé peu de temps avant un appel de la majorité des syndicats à une implication du gouvernement pour résoudre la crise au sein de l'entreprise.

"L’État ne peut pas aider financièrement" la compagnie. Des incidents ont fait 7 blessés, dont un grave, lors du comité central d'entreprise de la compagnie aérienne, lundi matin. Pour résoudre ce conflit social qui a basculé dans la violence, la majorité des syndicats en a appelé au gouvernement. "L'Etat n'est qu'actionnaire à hauteur de 17%. C'est une entreprise cotée, que l'Etat ne peut pas aider financièrement puisque c'est interdit par les règlements européens", a cependant expliqué Alain Vidalies.

"Ceux qui paieront la facture, c'est ceux qui seront licenciés". "L'objectif est de réduire les coûts pour que Air France retrouve des marges pour gagner la compétition notamment avec les low-cost et les compagnies du Golfe. Soit l'effort est partagé par tout le monde, et on ne perd pas d'emplois, soit ceux qui sont les plus nantis dans l'entreprise décident eux de ne pas faire d'effort. Et à la fin, ceux qui paieront la facture, ce sera ceux qui seront licenciés", a soutenu Alain Vidalies.

"J'espère qu'il y aura des condamnations pénales". Le secrétaire d’État s'est également montré ferme après les violences de lundi matin. "J'espère qu'il y aura des condamnation pénales. Nous, nous soutenons l'objectif de la direction d'Air France", a certifié Alain Vidalies. La direction d'Air France tente depuis des semaines de faire passer un nouveau plan de productivité baptisé "Perform 2020". Mais une partie des syndicats refusant une telle feuille de route, la direction a dévoilé lundi son plan B : la suppression de 300 postes de pilotes, de 900 postes de PNC (hôtesses et stewards) et de 1.700 personnels au sol.