Jean-Marc Janaillac n'est plus le PDG d'Air France. Les personnels ont rejeté à 55,44% le projet d'accord salarial qu'il avait soumis au vote, conditionnant son maintien en poste au résultat de cette consultation. Il a donc annoncé, vendredi soir, sa démission de l'entreprise. "J'assume les conséquences de ce vote et je remettrai dans les prochains jours ma démission aux Conseils d'administration d'Air France et d'Air France-KLM", a t-il déclaré face aux journalistes, en regrettant un "immense gâchis".
Participation de 80,33%. Il convoquera le conseil d'administration le 9 mai, selon un communiqué de la compagnie. Eu égard au taux de participation de 80,33%, Jean-Marc Janaillac a constaté, visage fermé, que "chacun tenait à faire entendre sa voix". "Ce vote est la traduction d'un malaise, il appelle une transformation profonde", a-t-il ajouté, espérant que son départ permette "une prise de conscience collective et d'amorcer les conditions d'un rebond". Au terme de sa déclaration de quelques minutes, Jean-Marc Janaillac s'est éclipsé sans prendre de question.
Présent depuis juillet 2016. En annonçant le lancement de ce vote sans valeur juridique, décidé après l'échec des discussions avec les syndicats grévistes, Jean-Marc Janaillac, 65 ans, PDG du groupe Air France-KLM depuis juillet 2016 et président d'Air France, a averti qu'il quitterait son poste en cas de résultat négatif. Nommé à la tête du groupe franco-néerlandais après une période de forts remous au sein d'Air France, entre la grève des pilotes de 2014 et l'épisode de la "chemise arrachée" en 2015, Jean-Marc Janaillac avait présenté dès novembre 2016 "Trust Together" (la confiance ensemble), un plan de reconquête contenant pour mesure-phare la création d'une nouvelle compagnie à coûts réduits. Celle-ci a pris son envol un an plus tard sous le nom de Joon.
Le gouvernement "en appelle au sens des responsabilités". Le gouvernement "en appelle au sens des responsabilités de chacun" après la démission du PDG d'Air France-KLM, ont déclaré vendredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre des Transports Elisabeth Borne. "Le gouvernement prend acte du résultat de la consultation interne organisée par la direction d'Air France-KLM. Il salue le courage de Jean-Marc Janaillac et le travail de redressement qu'il a mené depuis deux ans au sein du groupe", indiquent-ils dans un communiqué commun.