Les adhérents du syndicat de pilotes SNPL, majoritaire à Air France, ont voté à 68% pour le principe d'une grève de plus de six jours contre, notamment, la baisse prochaine de leur rémunération, a indiqué lundi le syndicat.
Des actions en juin, "forcément". "Il y aura forcément des actions en juin", a dit sans plus de précision Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL Air France, à l'issue d'un référendum interne ayant mobilisé 78% des adhérents. Le vote portait notamment sur le projet de la direction d'appliquer certaines mesures de productivité signées en 2012 par le syndicat, mais jamais appliquées en raison d'un litige. Il portait également sur la stratégie de la compagnie, jugée pas assez ambitieuse par le SNPL. Sollicitée, la direction n'a pas fait de commentaire.
La menace d'une grève dure. Les statuts du SNPL prévoient de consulter leurs adhérents avant de pouvoir déposer un préavis de grève de plus de 144 heures, soit 6 jours. Même si le premier syndicat de pilotes (65% des voix) entend "agir en concertation" avec les autres organisations professionnelles avant de déposer éventuellement un préavis, selon son porte-parole, la menace d'une grève dure se fait plus concrète à moins de deux semaines du début de l'Euro-2016 de football en France.
Une tension accrue entre syndicats et direction. A l'origine de la discorde entre Air France et ses pilotes, la mise en oeuvre au 1er juin de mesures de productivité, notamment une baisse de la majoration des heures de nuit à 40% contre 50% à ce jour, ou encore un calcul moins favorable pour les activités au sol. Le syndicat estime que l'entreprise n'a pas mis en oeuvre les contreparties promises au moment de la signature de "Transform 2015", un plan censé être appliqué progressivement entre début 2012 et fin 2014. Au-delà de ce conflit particulier, les pilotes "ne supportent plus" que la compagnie soit "en panne de stratégie, en manque d'ambition" et "obsédée" par la réduction des coûts du personnel, a ajouté Emmanuel Mistrali.
La dernière grève du SNPL Air France, en septembre 2014, avait duré deux semaines, un record pour les pilotes de la compagnie. Ces derniers protestaient contre le développement de la filiale low cost Transavia en France et un projet de compagnie à bas coût en Europe.