Une histoire ubuesque... Déjà empêtrée dans une grève qui a coûté plus de 300 millions d'euros à la compagnie, la direction d'Air France ne va pas avoir d'autre choix que de clouer au sol certains de ses Boeing 787 touts neufs à partir du 1er mai. En cause : le refus du SNPL, le syndicat majoritaire chez les pilotes, de renouveler un accord sur les instructeurs pour ce type d'avion.
Six avions neufs. Air France dispose actuellement de six Boeing 787 neufs entrés progressivement dans sa flotte depuis janvier 2017. Problème : ces avions ultra-modernes, qui disposent des dernières cabines et du Wi-Fi vont voir leurs opérations très perturbées par une décision du syndicat majoritaire des pilotes. Le SNPL refuse en effet de signer la prolongation de l'accord sur les instructeurs pour ce type d'avion qui doit expirer le 30 avril. Signé en juillet 2016, cet accord encadre la formation des pilotes de la compagnie française sur ce nouveau type d'avion. Il prévoit notamment l'utilisation d'instructeurs de Boeing 777, un autre avion long-courrier de Boeing, pour former les pilotes au vol sur 787, le temps que le nombre suffisant d'instructeurs pour Boeing 787 soit atteint.
Des vols annulés. Faute de signature pour son prolongement, Air France a d'ores et déjà prévu de clouer au sol un Boeing 787 à partir du 1er mai alors même qu'il devait s'envoler pour Canton, en Chine. Il sera remplacé par un Boeing 777 à partir du 2 mai, mais ces changements vont conduire à des annulations de vol, précise Les Echos. Surtout, si un seul avion est pour le moment bloqué au sol, d'autres Boeing 787 devront également y rester dans les semaines à venir si l'accord n'est pas re-signé. Actuellement, les Boeing 787 d'Air France volent actuellement vers Boston, Detroit, Nairobi, Bamako, Bogota, Bamako et Abidjan et doivent partir prochainement vers Montréal et Osaka.