François Hollande a fixé lundi matin comme "objectif" le maintien des activités ferroviaires d'Alstom à Belfort, lors d'une réunion de crise à l'Elysée sur l'avenir du groupe, a déclaré le ministre de l'Economie Michel Sapin à l'issue de cette réunion.
"Sauver les activités ferroviaires d'Alstom à Belfort". "Le président de la République nous a fixé un objectif, celui de faire en sorte qu'à Belfort les activités ferroviaires d'Alstom soient maintenues", a déclaré Michel Sapin sur le perron de l'Elysée. "C'est à cet objectif-là que nous allons travailler, avec les élus, avec les organisations syndicales, avec la direction d'Alstom et avec l'ensemble de ceux qui, en capacité de passer un certain nombre de commandes en France, peuvent permettre d'assurer le plan de charge qui permettra de sauver les activités ferroviaires d'Alstom à Belfort."
Une porte-parole d'Alstom n'a fait aucun commentaire sur les déclarations de Michel Sapin. "Nous avons présenté un projet qui fait suite à un contexte que tout le monde connaissait (absence de charge, perte de commandes, etc.)", a-t-elle dit. "Il s'agit d'un transfert de 400 personnes en France. On se donne deux ans pour étudier chaque cas." A l'issue d'une réunion interministérielle à l'Elysée, le ministre de l'Economie a précisé que des discussions auraient lieu cette semaine notamment avec ceux qui sont en capacité de passer des commandes de trains.
Une manière de faire "inadmissible". Le Premier ministre, Manuel Valls, s'est dit dimanche convaincu de pouvoir "sauver" Alstom à condition que les dirigeants du groupe "jouent pleinement leur rôle". Le ministre de l'Economie a souligné qu'il y avait parallèlement des "problèmes de forme : nous avons dit déjà aux responsables de cette entreprise combien la manière de faire était inadmissible". Le groupe, dont l'Etat détient 20% du capital, a annoncé le transfert d'ici fin 2018 de la production de trains et du bureau d'études de son site historique de Belfort vers celui de Reichshoffen (Alsace), provoquant la colère du gouvernement.
Le site compte actuellement 480 salariés. Alstom a déclaré que les 400 salariés concernés se verraient proposer un reclassement dans un autre site en France. Alstom s'est toutefois engagé à soumettre aux salariés concernés "une proposition de transfert" vers d'autres sites. Pour l'exécutif, il est hors de question d'entériner un tel scénario à quelques mois de la présidentielle de mai 2017. Déjà convoqué jeudi à Bercy, le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge s'était vu imposer par Michel Sapin et Christophe Sirugue "une phase de négociation".