Cette décision était espérée depuis plusieurs semaines par les organisations syndicales. Le tribunal judiciaire de Nanterre a ordonné mardi à Amazon France d'établir une évaluation des risques inhérents à l'épidémie de coronavirus pour tous ses entrepôts et de restreindre en attendant son activité aux seuls produits essentiels. Au micro d'Europe 1, Antoine Delorme, délégué syndical CGT de l'entrepôt de Sevrey, près de Chalon-sur-Saône, confie son soulagement, et défend "une mesure de protection de la santé des salariés".
"La décision du tribunal va dans le sens de ce qu'on dit depuis le départ", explique Antoine Delorme, selon qui de nombreux droits de retrait avaient été exercés par les salariés du site, "mais n'étaient pas considérés comme légitimes par Amazon". "Beaucoup [de salariés] sont revenus sur leur lieu de travail avec la boule au ventre, ce ne sont pas des conditions optimales pour venir travailler", dénonce-t-il.
"Sur le site, on ne vend pas que des produits essentiels"
Selon lui, l'objectif des syndicats n'est pas "d'attaquer Amazon sur l'activité", mais d'être dans "une mesure de protection de la santé des salariés". Or, poursuit-il, sur le site de Sevrey, "on ne vend pas que des produits essentiels. Si c'est pour envoyer des chaussures et des vêtements, on ne comprend pas le but".
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De son côté, Amazon a réagi, se disant "en désaccord avec la décision rendue". "Rien n’est plus important que la sécurité de nos collaborateurs", assure encore le groupe, affirmant avoir distribué sur ses sites "plus de 127.000 paquets de lingettes désinfectantes, plus de 27.000 litres de gel hydroalcoolique, ainsi que plus de 1,5 million de masques" lors des quatre dernières semaines.