Le gouvernement français est "vigilant" et donne la priorité à la protection des salariés de l'aciériste Ascoval, après l'annonce des difficultés financières de son repreneur britannique British Steel, a indiqué mercredi la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher.
"Le premier sujet, c'est de protéger les salariés"
"Le premier sujet, c'est de protéger les salariés et de faire en sorte de donner un avenir industriel à ce site", a affirmé la secrétaire d'Etat sur BFM Business. "On sera vigilants comme on l'a toujours été avec Ascoval", a-t-elle ajouté. Face au risque de faillite de British Steel, Mme Pannier-Runacher a évoqué des discussions entre le sidérurgiste et le gouvernement britannique qui, selon elle, "n'est peut-être pas ravi d'ailleurs que British Steel reprenne Ascoval".
Les salariés "n'en peuvent plus", selon la CGT. "On n'en peut plus, on est en train de jouer avec nos nerfs", a lâché Nacim Bardi, délégué CGT.
"C'est malin de leur côté, ils jouent sur pratiquement tous les paramètres, les élections européennes, la taxe carbone, le Brexit et Ascoval pour mettre la pression sur le gouvernement britannique et obtenir les 75 millions de livres sterling", a-t-il ajouté, alors que le sidérurgiste britannique a annoncé mener des discussions afin d'obtenir un soutien financier, la presse britannique évoquant même le risque d'une faillite, tout en promettant de mener à bien la reprise de l'aciériste Ascoval. "Il y a un rapport de force. A notre échelle, on subit."
Elle a ainsi souligné que le groupe britannique avait repris l'usine française "parce qu'ils ont des problèmes sur le marché britannique" en raison des incertitudes liées au Brexit. "Nous étions au courant qu'ils avaient une situation difficile en termes de résultats sur leurs sites britanniques. C'est l'un des motifs qui fait qu'ils reprennent Ascoval. En France, ils ont accès à l'UE", a-t-elle expliqué.
British Steel s'est voulu rassurant sur la reprise de l'aciériste
Après les révélations de la presse britannique, British Steel a confirmé "poursuivre des discussions à propos d'un nouveau soutien financier pour aider le groupe à répondre aux problèmes liés au Brexit tout en continuant ses projets d'investissement", dans une déclaration transmise. British Steel s'est en parallèle voulu rassurant sur la reprise de l'aciériste français Ascoval, qui est effective mercredi.
Le ministère français de l'Economie a pris acte de cette décision et confirmé qu'il apporterait "sa part du financement négocié", c'est-à-dire 25 millions d'euros. Début mai, le tribunal de grande instance de Strasbourg avait confié à British Steel la reprise de l'aciérie Ascoval à Saint-Saulve (Nord) qui emploie 270 personnes.