Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a prévenu mercredi qu'il était "hors de question" de "taper sur les demandeurs d'emploi", à la sortie du ministère du Travail où il était reçu dans le cadre de la concertation sur la réforme de l'assurance chômage.
Le gouvernement doit publier un décret cet été. Au lendemain de l'annonce par le Premier ministre du calendrier de ce chantier, Laurent Berger est le premier à avoir été reçu par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Les partenaires sociaux ayant échoué la semaine dernière à se mettre d'accord sur la réforme de l'assurance chômage, l'État a repris la main. Le gouvernement a fait savoir qu'il annoncerait des décisions "au printemps" et publierait un décret "pendant l'été".
"Il est hors de question pour nous de taper sur les demandeurs d'emploi", a déclaré mercredi soir Laurent Berger à quelques journalistes, précisant que la CFDT avait "réclamé un bonus-malus pour toutes les entreprises". Il a aussi indiqué avoir fortement contesté le chiffre "polémique" et "caricatural" présenté par l'exécutif mardi selon lequel "un chômeur sur cinq" aurait "un montant de l'allocation chômage mensuelle plus élevé que le salaire mensuel moyen perçu antérieurement". "Alors que la plupart des chômeurs ne choisissent pas quand ils travaillent, vous généralisez certaines situations et cela vous permet de dire que les chômeurs profitent du système", a-t-il dit au gouvernement.
"Nous ne partageons pas l'idée que la modification des règles d'indemnisation des personnes alternant emploi et chômage permettra de lutter contre la précarité", a-t-il aussi expliqué. La CFDT a diffusé mercredi soir "un vrai/faux" sur l'assurance chômage. On y lit par exemple: "L'assurance chômage en France est trop généreuse. Faux".
Syndicats et patronat reçus jusqu'à lundi. Les dirigeants syndicaux et patronaux sont reçus rue de Grenelle jusqu'à lundi soir. Philippe Martinez, numéro un de la CGT, fermera le ban. La CGT a déjà protesté en estimant que "le gouvernement s'apprête à mettre en oeuvre toutes les mauvaises idées du patronat" sur lesquelles "les syndicats ont refusé de discuter pendant les négociations".