Le pari de l'électrique pour parvenir à la réindustrialisation. Le groupe Renault va investir dans les cinq prochaines années 10 milliards d'euros pour lancer dix nouveaux modèles électriques dans toutes les gammes. À l'horizon 2030, le constructeur français compte commercialiser 90% de voitures électriques. Pour cela, Renault a fait alliance avec des fabricants de batteries, mais prévoit aussi de construire sa propre usine sur son site de Douai, dans le Nord. Une mutation qui doit permettre de pérenniser ses sites historiques et de garantir l'emploi.
"Une opportunité" pour continuer à produire des voitures en France
C'est dans le Nord que la "révolution électrique" est en marche pour Renault. Ses batteries assemblées dans un nouvel atelier de l’usine de Douai équipent le modèle Mégane électrique, qui doit arriver bientôt sur le marché de l'automobile. C'est la première étape du projet "Electricity", qui regroupe les trois sites du constructeur français et bientôt une usine de batterie intégrée.
L'atelier assemblage de batteries dans l'usine de Douai.
Crédits : Lionel Gougelot/Europe 1
Une mutation vitale pour le constructeur selon Luciano Biondo, patron du pôle électrique. "Il y a aujourd'hui une opportunité pour réindustrialiser l'automobile en France, c'est ce que l'on a voulu faire à travers Renault-Electricity", affirme-t-il au micro d'Europe 1. "C'est une opportunité pour être encore là dans dix ou 20 ans, à faire des voitures en France", explique le patron du pôle électrique du groupe.
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Faire du Nord la "Silicon Valley" de la voiture électrique
Avec en prévision la future Nissan et la R5 électrique, le groupe Renault affiche un grand appétit. "En 2021 nous avons produit, entre Douai et Maubeuge, 125.000 voitures. En 2025, nous avons une ambition d'en produire plus de 500.000", poursuit Luciano Biondo, qui enchaîne : "C'est ça qui montre notre volonté de consolider l'outil industriel en France et dans les Hauts-de-France."
L'objectif est d'installer dans le Nord la "Silicon Valley" de la voiture électrique. Cela fait sourire David Dubois, délégué CGT à Douai. "Ce qui prime pour nous, c'est que tout le monde ait du travail. Après 'Silicon Valley', on l'appelle comme on veut, on jugera sur les faits et non pas sur des paroles", avance-t-il sur Europe 1. "Donc, de la confiance, je ne sais pas s'il y en a mais en tout cas on peut se projeter sur cinq ou dix ans, facilement." Tous les salariés ont bien compris que la survie du site passe par l’électrique.