La France accélère sur la production de batteries pour les voitures électriques, avec désormais trois projets concrets de "méga-usine". Les constructeurs français préparent leur futur approvisionnement pour ne plus dépendre uniquement des batteries venues d'Asie, avec un triple intérêt : économique, écologique et en terme d'emploi. Dernier projet en date : l'usine de la jeune entreprise Verkor, dans laquelle Renault vient d'investir. Pour cette start-up née l'été dernier, l'accélération est fulgurante depuis quelques jours, avec une première levée de fonds de 100 millions d'euros et l'arrivée de Renault dans le capital, à hauteur de 20%.
Verkor, c'est une stratégie de fabrication de batteries bas carbone en misant sur des partenaires français. Un centre d'innovation sera mis en place fin 2022, avant le démarrage de la "giga factory" en 2025, tout cela près de Grenoble. De quoi garantir plus de souveraineté industrielle à la France, comme l'explique Benoît Lemaignan, président du directoire de Verkor : "Les batteries, c'est le pétrole de demain", assure-t-il au micro d'Europe 1.
De nombreux emplois directs vont être générés
"Il est essentiel pour l'industrie automobile européenne et pour l'industrie énergétique d'avoir sa propre autonomie en terme d'outils industriels, et c'est tout le sens du projet Verkor", poursuit-il. "C'est évidemment très différent d'un accord entre un client et un fournisseur, ce qui était jusque-là la nature des relations entre les acteurs asiatiques de la batterie et les constructeurs automobiles européens."
Produire en France, c'est un tiers de pollution en moins. À terme, cela sera des prix en baisse et aussi une future source d'emplois dans un secteur automobile où la fin annoncée des moteurs diesel a déjà de lourdes conséquences. Les trois projets d'usines, Stellantis à Douvrain, Renault à Douai et Verkor près de Grenoble, doivent générer chacun 2.000 emplois directs à l'horizon 2030.